Nouvelle-Calédonie: loyalistes et indépendantistes lancent leur campagne pour le référendum

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Nouvelle-Calédonie: loyalistes et indépendantistes lancent leur campagne pour le référendum

Loyalistes et indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont lancé ce week-end leur campagne en vue du troisième référendum sur l'indépendance le 12 décembre, ciblant abstentionnistes et indécis. 



« Il y a eu 25.000 abstentionnistes en 2020. C'est ceux-là qu'il faut aller chercher et aussi ceux qui hésitent ou doutent du bien-fondé projet du FLNKS», a préconisé Aloisio Sako, un des chefs de file du front indépendantiste, réuni samedi en congrès.      

Le rassemblement, organisé pour la première fois à l'anse Vata, un quartier cossu de Nouméa, s'est tenu sur deux jours, avec dimanche une ouverture à "tous les partis et organisations nationalistes" pour une campagne dans l'unité.  «C'est le dernier coup, il n'y en a pas d'autres. La victoire est possible, elle est à portée de main à condition que nous renforcions notre volonté de gagner», a également déclaré M.Sako.        

Dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), deux référendums ont déjà eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les pro-France avec 56,7% des voix puis seulement 53,3%.  Celui du 12 décembre est le dernier prévu par cet accord.    
«Notre défi est de surfer sur la dynamique des deux premiers scrutins et de fermer la parenthèse ouverte en 1853 (année de la prise de possession, ndlr)», a lancé à la tribune un représentant de la Dynamique Unitaire Sud, petite formation non membre du FLNKS.      
 

Bien que le taux de participation ait atteint le niveau élevé de 85,64% en 2020, le FLNKS estime qu'il a « encore une marge de progression, notamment dans le Grand Nouméa et dans les îles Loyauté».      Pendant ce temps, à Bourail, village de la côté ouest, la coalition non indépendantiste majoritaire, Les Loyalistes, a également donné le coup d'envoi de sa campagne, opérant un recentrage par rapport à 2020.      

La formation, rebaptisée "Les voix du NON" pour l'occasion, avait porté l'an dernier un discours très patriotique et bleu-blanc-rouge alors que cette fois, elle entend élargir son audience. « On a la grande chance d'avoir cette fois un document, qui dit clairement ce qui va se passer si c'est oui. L'idée est de dire à tous ceux qui hésitent que l'on n'est pas prêt (...), à ce que la France s'en aille», a expliqué Sonia Backés, présidente de la province Sud, en allusion à un document transmis en juin par l'Etat sur les implications du oui et du non.  

Partis séparés en 2018 et 2020, les non indépendantistes vont cette année faire campagne «en coordination», avec des évènements communs entre "Les voix du non" et le parti de centre-droit Calédonie ensemble (CE). Cette formation lancera sa campagne le 28 août.

Avec AFP