Le site industriel de Vale, en Nouvelle-Calédonie, à l’arrêt en raison des violences déclenchées par son rachat, a été à nouveau la cible d’incendies et de dégradations lundi soir.
Le feu s’est déclaré en début de soirée lundi et a détruit un stock de pneus, des engins, des bureaux administratifs et un stock d’huile sur le site de cette usine hydrométallurgie de cobalt et de nickel, classée Seveso 2 et situé dans le sud de l’archipel. « Ces dégradations sont organisées, préméditées et d’une extrême violence. Ce sont des actes de sabotage dont l’objectif est de nuire, détruire et blesser », a dénoncé Vale-NC dans un communiqué.
L’industriel brésilien a indiqué que les fauteurs de trouble « ont pris la fuite à l’arrivée des pompiers », tandis que la semaine dernière, des émeutiers avaient « coupé un tuyau » d’eau et creusé une « tranchée » sur la route, ce qui a compliqué l’intervention des équipes de secours. Les incendies, allumés en plusieurs endroits, ont été maîtrisés dans la nuit.
Placée en Plan Particulier d’Intervention (PPI) par le gouvernement calédonien suite à l’intrusion, jeudi dernier, de plusieurs militants opposés au rachat de l’usine par un consortium où apparaît le groupe suisse Trafigura, « la direction de la Sécurité civile et de la gestion des crises a envoyé, dès ce mardi matin, des moyens humains et matériels sur le site, en renfort des équipes d’intervention internes de Vale NC », afin « d’identifier, de quantifier et d’évaluer l’impact sur l’environnement de cette pollution ».
Si les missions de reconnaissance ont confirmé « la présence de traces résiduelles d’huiles dans le lit de la rivière Kwé », « aucun impact sur la faune et la flore n’a été observé » pour l’instant, a assuré la Sécurité civile qui va poursuivre ses investigations ce mercredi. De son côté, la province Sud a annoncé une plainte contre « ces actes criminels et le fera systématiquement chaque fois que ses intérêts seront touchés ». Après cet incendie, Vale NC se dit « dans l’incompréhension et la stupéfaction face au déchaînement d’une telle violence », ainsi que « totalement déterminé et mobilisé pour que cette folie cesse ».
Lire aussi : Nouvelle-Calédonie : L’usine de Vale évacuée, le site sous protection mais les tensions toujours préoccupantes
Ces nouvelles exactions interviennent alors que l’Usine du Sud, adossée au riche gisement de Goro, est à l’arrêt et sous protection des forces de l’ordre depuis la prise d’assaut de jeudi. Le FLNKS, le collectif « Usine du Sud : Usine Pays » et l’Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN), refusent toujours la vente de l’usine au consortium Prony Resources et prônent une nationalisation des ressources minières.
Avec AFP.
