« Notre objectif reste de pouvoir organiser ce référendum » le 12 décembre a déclaré le Premier ministre Jean Castex à l’Assemblée nationale, interrogé par le député indépendantiste de Polynésie Moetai Brotherson, au nom des groupes indépendantistes calédoniens.

Saluant « la sagesse » et le « dialogue permanent » de l’État dans le cadre de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, le député de Polynésie, proche des indépendantistes calédoniens, estime que l’archipel « n’a pas la tête à la politique », alors que l’épidémie de covid-19 a fait 225 décès depuis le 6 septembre. « Certaines forces politiques calédoniennes », notamment les groupes et partis indépendantistes, « ont émis une demande de report du troisième référendum prévu le 12 décembre ».

« Notre objectif reste de pouvoir organiser ce référendum » a donc répondu le Premier ministre, rappelant la visite actuelle du ministre Sébastien Lecornu en Nouvelle-Calédonie, « pour maintenir l’indispensable dialogue politique », « préparer la consultation référendaire » et « faire un état de la situation sanitaire ». « C’est évidemment l’évolution de la situation sanitaire qui vient troubler le jeu de la perspective référendaire » a reconnu Jean Castex.

S’appuyant sur les derniers bilans des autorités locales, le Premier ministre évoque une situation qui « reste préoccupante mais (…) en amélioration ». « Il y a encore 235 patients covid hospitalisés, 54 en réanimation » a-t-il rappelé, soulignant en parallèle une campagne de vaccination « satisfaisante » et « en progression », avec près de 50% de la population totale vaccinée (2 doses). « J’attends le rapport que Sébastien Lecornu va me faire à son retour et après ses discussions sur place ».

Sur place d’ailleurs, le débat sur la date du référendum se montre plus passionné et s’est invité au Congrès de l’archipel, où les élus étaient réunis pour examiner un texte sur le prolongement des inscriptions dans les bureaux de vote délocalisés. L’Union calédonienne (UC), favorable à un report au second semestre 2022, estime que la crise sanitaire chamboule la culture Kanak et notamment la codifiée cérémonie du deuil coutumier.

Si parmi les personnes décédées, 56% étaient kanak et 22% issues de la communauté Wallisienne et Futunienne, l’élu non indépendantiste Nicolas Metzdorf, favorable au maintien du référendum le 12 décembre, a appelé à ne pas « communautariser le débat ». De son côté, l’Union nationale pour l’indépendance, qui rejoint la position de l’UC, appelle toutefois à observer les « indicateurs objectifs » de la crise sanitaire, tandis que Virginie Ruffenach de l’Avenir en Confiance estime que la situation « est en passe d’être maîtrisée » pour « permettre à la consultation de se tenir dans un contexte sécurisé ». 

« Si, dans quelques semaines, on nous dit que c'est faisable, il faut le faire. Si on nous dit, ce n’est pas faisable, dans ce cas, on prendra une autre décision » a déclaré de son côté Philippe Dunoyer, membre du parti non indépendantiste Calédonie ensemble. Sébastien Lecornu s’entretiendra tour à tour avec les groupes politiques du Congrès ce samedi. Naturellement, le référendum devrait être au cœur des discussions. En parallèle, une pétition lancée par une association « apolitique » et demandant le maintien du référendum au 12 décembre a rassemblé près de 1 300 signatures.