Après des semaines d'appel à la non-participation au scrutin de la part de l'ensemble des groupes indépendantistes, le référendum du 12 décembre 2021 a été maintenu par l'État. Ce mercredi 15 décembre, c'est au tour du Parti de Libération Kanak (Palika) de prendre position, ne reconnaissant pas les résultats du scrutin qualifiés de “passage en force”.
Le referendum du 12 décembre 2021 a bien eu lieu, malgré des semaines d'opposition de la part de l'ensemble des groupes indépendantistes, favorables à un scrutin fin 2022. Les nombreux appels des indépendantistes prônant la non-participation au vote ont été entendus par les sympathisants, puisque l'abstention a atteint un record : 56% d'abstention pour cette troisième et dernière itération du référendum pour l'autodétermination du territoire.
Les résultats de la consultation, largement en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans le giron français avec 96,5% des voix, sont maintenant contestés par les indépendantistes qui ne souhaitent plus échanger avec l'Etat avant les résultats de la prochaine élection présidentielle de 2022. Charles Washetine, Président du Palika, a publié ce mercredi 15 décembre 2021 un communiqué, contestant le résultat de la consultation, “passage en force” de l'Etat et des Loyalistes.
L'opposition des indépendantistes autour du report du referendum n'a pas été entendue, et le maintien du scrutin est, selon Charles Washetine, une “prise de position en faveur du NON” de l'Etat “et de ses alliés Loyalistes”. “Nous constatons depuis le scrutin que le président de la République française a confirmé son choix en décidant d’imposer que la Nouvelle-Calédonie va rester définitivement française, malgré l’histoire, malgré les évolutions politiques et sociologiques internes à la Nouvelle-Calédonie”, écrit le chef de file du Palika.
Il poursuit : “Le président de la République française vient le 12 décembre de prononcer une fin de non-recevoir à l’aspiration du peuple kanak et aux indépendantistes et progressistes qui font partie des 56 % d’électeurs qui n’ont pas participé à ce scrutin”.
Une étape supplémentaire vers l'intégration de la Nouvelle-Calédonie à la France, que refuse Charles Washetine, qui prévient ; “Il n’y a plus de progrès supplémentaires que puissent offrir le maintien au sein de la constitution française en dehors de l’assimilation ou l’intégration qui ont été à la base du système colonial français. Nous n’accepterons pas de discuter d’un énième accord sur le statut au sein de la République française qui est synonyme d’avilissement pour nous”.
Le Président du Palika conclu en annonçant d'ores-et-déjà l'opposition et la lutte à venir lorsque l'Etat français aura acté un nouveau statut pour le territoire, autour d'une “stratégie de contestation de la 3ème consultation au niveau régional, international et dans la campagne présidentielle, d’explication et d’adhésion au projet pour l’indépendance, d'organisation pour porter le projet “quoi qu’il en coûtera” ”.
Damien Chaillot