Dans un communiqué, le président de la Polynésie française a demandé une « autorisation exceptionnelle » pour effectuer un vol de rapatriement entre Nouméa et Papeete, pour les 145 Polynésiens bloqués sur place, selon un premier recensement.
« Les autorités de la Polynésie française demandent à l’État qu’une autorisation exceptionnelle soit donnée pour qu’un vol depuis le Caillou puisse avoir lieu en direction de l’aéroport de Tahiti-Faa’a » précise un communiqué du président indépendantiste de la Polynésie, Moetai Brotherson, jugeant « nécessaire de permettre aux familles polynésiennes de se retrouver », et leur assurant « sa pleine et entière implication » pour ce rapatriement.
« L’État a autorisé la Nouvelle Zélande et l’Australie à affréter des vols de rapatriement pour évacués les personnes vulnérables prioritairement. Si nous nous réjouissons que ces familles retournent dans leurs pays, cela est de nature à nous interroger sur les possibilités pour nos propres citoyens », ajoute le communiqué. L’exécutif polynésien précise que « les ressortissants locaux coincés en Kanaky ont pu trouver des conditions d’hébergement assurant un minimum de sécurité ».
Un recensement a été lancé pour établir le nombre exact de ressortissants souhaitant revenir en Polynésie et leurs conditions d’hébergement. Un formulaire en ligne a été ouvert pour le réaliser http://tauturu.presidence.pf. Une première estimation dénombre 145 personnes en attente d’un vol pour Papeete.
Dans son communiqué, le président polynésien « insiste sur la nécessité d’une sortie de crise rapide et salue l’initiative du Président de la République d’aller sur la Grande Terre ». « Une issue pacifique est indispensable et atteignable par le consensus et dans l’esprit qui a habité les anciens après les évènements » ajoute Moetai Brotherson, membre du parti indépendantiste polynésien Tavini Huira’atira, proche du FLNKS.
Le Président de la Polynésie française a aussi salué « les initiatives privées prises afin d’acheminer par voie maritime des dons vestimentaires et alimentaires destinés à nos frères et sœurs du Pacifique avec lesquels nous sommes liés par l’histoire, indiquant ainsi que le peuple Polynésien est prêt à participer à l'effort dans un objectif de réconciliation et d'apaisement ». En effet, dès la semaine dernière, un groupe transitaire installé en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie a lancé une collecte de dons depuis Papeete, à destination de Nouméa.
De son côté, l’opposition autonomiste en Polynésie aurait l’intention de déposer un amendement au collectif budgétaire de la collectivité permettant la mobilisation d’1,676 millions d’euros en faveur de l’archipel calédonien. Toutefois une proposition qui s’inscrit davantage dans des passes d’armes locales entre la majorité indépendantiste et l’opposition autonomiste.