Emmanuel Macron a constaté lundi « de nets progrès dans le rétablissement de l'ordre » en Nouvelle-Calédonie, lors d'un Conseil de défense où il a été décidé de mobiliser « pour un temps » des personnels militaires pour « protéger les bâtiments publics » à la place des forces de sécurité intérieure, a indiqué l'Élysée.
Le président de la République « a demandé au gouvernement de continuer à faire preuve de concentration, de vigilance et d'engagement » sur le dossier, a ajouté la présidence alors que le territoire est toujours en proie aux blocages.
Le Conseil de défense et de sécurité nationale, réuni à l'Élysée, a également acté que « toutes les dispositions » seront prises pour « permettre aux touristes encore présents sur l'archipel de pouvoir rentrer chez eux ». Ce week-end, les gouvernements australiens et néo-zélandais ont demandé de faire poser des avions à l’aéroport de La Tontouta, fermé jusqu’à jeudi, pour rapatrier leurs ressortissants bloqués sur place. Canberra estime à 300 le nombre d’Australiens bloqués sur l’archipel.
Si Emmanuel Macron note « de nets progrès dans le rétablissement de l’ordre », Gabriel Attal a, lui, estimé qu' « il reste encore du chemin avant le retour à la normale » en Nouvelle-Calédonie après avoir présidé une nouvelle cellule interministérielle de crise, préalable à ce conseil de défense. « Les forces de sécurité intérieure continuent d'arriver en nombre sur place grâce au pont aérien que nous avons mis en place. Nous progressons. Pas moins de 76 barrages ont été détruits sur la route reliant Nouméa à son aéroport » a précisé le Premier ministre.
A l'issue de ce troisième Conseil de défense organisé en moins d'une semaine pour suivre la situation dans l'archipel, l'Élysée n'a en revanche pas évoqué la question de la prolongation possible de l'état d'urgence, en place depuis mercredi. En effet, cette situation exceptionnelle ne peut être prolongée au-delà de douze jours sans soumettre un texte au Parlement, ce qui nécessiterait une saisine de l'Assemblée nationale et du Sénat avant le 27 mai.
Un projet de loi était bien « en préparation » en fin de semaine, mais selon le député Sacha Houlié (Renaissance) le gouvernement espérait alors écarter cette option en cas d'amélioration de la situation.
Avec AFP