Nouvelle-Calédonie : Après le gouvernement, l'élection pour la présidence du Congrès au cœur des tractations politiques

Nouvelle-Calédonie : Après le gouvernement, l'élection pour la présidence du Congrès au cœur des tractations politiques

Alors que l'indépendantiste Louis Mapou vient d'être élu à la tête du gouvernement Calédonien, les débats s'animent à l'approche de l'échéance pour la présidence du Congrès, dont la date exacte sera confirmée dans les jours à venir par celui-ci. Les jeux d'alliance et de soutien pourraient changer la donne.

Le Congrès restera-t-il sous la houlette des indépendantistes ? Si Roch Wamytan est candidat à sa succession, il avait obtenu l'année dernière le siège de président grâce au soutien du groupe Éveil Océanien, qui avait alors rejoint le groupe UC-FLNKS, évoquant « le respect des équilibres », souhaitant faire élire un indépendantiste à la tête du Congrès, par opposition au gouvernement alors aux mains des loyalistes.

Une logique politique qui amènerait le groupe Éveil Océanien à soutenir cette fois-ci les loyalistes au Congrès, leur donnant ainsi la majorité nécessaire à l'accession au siège de président. Or, côté loyaliste, si Virginie Ruffenach du groupe l'Avenir En Confiance (AEC) a déjà déclaré sa candidature, celle-ci ne fait pas l'unanimité, notamment pour les membres de Calédonie Ensemble. 

Un différend qui pourrait peser lourd dans le jeu des alliances pour les votes, puisque dans le cas d'un regroupement des voix de l'Avenir En Confiance, Calédonie Ensemble, et Éveil Océanien, Virginie Ruffenach bénéficierait de 27 voix. Cependant, dans un communiqué publié ce jeudi 8 juillet, le groupe Calédonie Ensemble regrette la candidature de la cheffe de groupe de l'AEC, décidée « de manière unilatérale », sans accord entre les groupes politiques loyalistes, et affirme que « Virginie Ruffenach a pris la responsabilité d'ouvrir la voie à la réélection de Roch Wamytan ».

Conséquence directe sur les votes, si Calédonie Ensemble venait à choisir l'abstention, ce ne sont pas moins de 6 voix qui seraient perdues pour AEC, laissant Virginie Ruffenach avec seulement 21 bulletins en sa faveur, voir même 18 voix sans le soutien de l'Éveil Océanien, qui annonçait soutenir les loyalistes seulement en cas d'une candidature commune. Dans tous les cas, le total des votes ne serait pas suffisant pour contrer les 25 voix attendues en faveur de Roch Wamytan, qui seraient exprimées par les membres de l'UC-FLNKS et l'UNI.

Autre paramètre à prendre compte : le retrait de Samuel Hnepeune du gouvernement. L'ancien président du Medef, élu avec l'UC-FLNKS, a finalement démissionné de l'exécutif, les indépendantistes s'étant mis d'accord sur l'élection de Louis Mapou de l'UNI à la présidence du gouvernement. Par conséquent, c'est un membre de l'Éveil Océanien qui prendra sa place au sein du gouvernement collégial calédonien. 

Damien Chaillot