À bientôt 85 ans, André Dang quitte la direction de la SMSP. Enfant de la Nouvelle-Calédonie et fils d'immigré tonkinois, il s'était inscrit dans l'image de la société minière du Nord, au même titre que dans le paysage calédonien, depuis des dizaines d'années. Sa démission ne laisse pas les Calédoniens indifférents.
Né le 27 juillet 1936 au camp des Tonkinois sur le massif de Doniambo, la vie et le parcours d'André Dang est chargé de l'histoire calédonienne. Né d'une famille de mineurs, son père décède alors qu'il n'a que 17 mois. S'en suivra un parcours entrepreneurial exemplaire, pendant lequel il tissera des liens avec des leaders politiques, notamment indépendantistes.
Une proximité qui le poussera à l'exil en Australie à la suite des Événements en 1981. Ses liens avec Jean-Marie Tjibaou le rapprocheront à nouveau du Caillou, où il rejoindra le projet de la SMSP, dont il finira par prendre la direction 10 ans plus tard, succédant à Raphaël Pidjot, décédé dans un tragique accident d'hélicoptère en 2000.
Celui que l'on surnomme parfois “Monsieur Nickel” est devenu incontournable dans le paysage politique et économique Calédonien. Homme fort du secteur, il a marqué l'histoire du territoire après plus de 20 ans à la tête de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP).
Sa démission intervient alors qu'il est âgé de bientôt 85 ans, passant le relais de la direction de la SMSP et de la Sofinor à Karl Therby, inscrit dans le groupe minier depuis plus de 10 ans. Un acte qui a suscité de nombreuses réactions, à l'image de celle de Victor Tutugoro interrogé par Caledonia.nc, qui en dresse un portrait en toute transparence, empreinte de sincérité : “C'est une page qui pour nous, dirigeant du pays et particulièrement du FLNKS, a commencé avec le vieux Jean-Marie Tjibaou, qui a continué avec Paul Néaoutyine, pour arriver là où nous sommes rendu aujourd'hui. Ca a été de faire de la petite société obscure qu'était la SMSP à son époque pour faire ce qu'elle est aujourd'hui. (…) Il a apporté une crédibilité économique à un projet politique d'indépendance, celui du FLNKS. On sentait quelqu'un qui était très dur en affaires, et en même temps très proche de nous, c'est quelqu'un de serviable, sociable, même si des fois il est en peu difficile, casse-pied, à vouloir toujours poursuivre un cap, ça finit par être lassant parfois, mais bon, c'est le caractère du vieux”.
