Nouvelle-Calédonie : Alerte sur l'impréparation du territoire face à l'érosion des côtes

©Observatoire du Littoral

Nouvelle-Calédonie : Alerte sur l'impréparation du territoire face à l'érosion des côtes

La Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie a alerté dans un rapport rendu mardi sur l'impréparation du territoire face à l'érosion, alors que 71% des côtes y sont exposées, appelant à une stratégie mieux structurée et dotée de moyens pour faire face à un recul inéluctable.

Le rapport pointe « des conséquences sociales et économiques significatives » liées à la montée du niveau de la mer, à laquelle la Nouvelle-Calédonie est particulièrement exposée.

Sur le territoire qui compte 5 900 km de côtes, « 71% est exposé à l'érosion et au recul du trait de côte », note la Chambre territoriale des comptes (CTC) de Nouvelle-Calédonie, qui souligne que le « rythme d'élévation du niveau de la mer est plus important sur le littoral calédonien qu'en moyenne mondiale ».

Reconnaissant à l'Observatoire du littoral (OBLIC) un rôle central dans la collecte de données, la Chambre juge toutefois ses moyens trop limités. Le manque de coordination entre collectivités, État, chercheurs et opérateurs complique la planification d'actions efficaces, pointe-t-elle.

La chambre insiste sur la nécessité de cartographier précisément les zones à risque et de mettre en place des plans de prévention des risques littoraux. Elle recommande également de définir un cadre juridique pour les terres coutumières, aujourd'hui exclues des règles d'urbanisme.

Enfin, elle invite les autorités à intégrer ces mesures dans une stratégie globale d'adaptation au changement climatique, assortie d'un tableau de bord et d'un calendrier d'action. « En province Nord, plus de 45% du linéaire côtier est occupé par l'homme à proximité du trait de côte, avec 46% en érosion », souligne la CTC, tandis que dans le chef-lieu Nouméa, les zones artificialisées représentent aujourd'hui plus de 65% du littoral.

« La Nouvelle-Calédonie doit donc adapter son organisation interne en conséquence et accorder les moyens nécessaires à l'observatoire du littoral pour mener ses missions », conclut la CTC, qui préconise également la création d'un fonds territorial, sur le modèle du fonds Barnier hexagonal.

Avec AFP