Nouvelle-Calédonie : À l'exception de l'UNI-Palika, les principaux groupes politiques calédoniens présents à Paris autour du Premier ministre

Nouvelle-Calédonie : À l'exception de l'UNI-Palika, les principaux groupes politiques calédoniens présents à Paris autour du Premier ministre

La réunion à Paris à l’invitation du Premier ministre arrive à grand pas et les partenaires politiques calédoniens ont fait savoir leur participation ou pas à ce rendez-vous visant à parler avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Un grand absent à ce rendez-vous : le groupe indépendantiste UNI-Palika. 

Chez les loyalistes de l’Avenir en Confiance (AEC), la délégation sera composée de Sonia Backes, présidente de la province Sud, Thierry Santa, président du 16ème gouvernement chargé des affaires courantes, et Virginie Ruffenac, présidente du groupe AEC au Congrès. On retrouvera également dans cette délégation le sénateur LR Pierre Frogier et son fils Brieuc Frogier, membre du Congrès, le maire de Païta Willy Gatuhau, Gil Brial, membre du Congrès, et Alcide Ponga, maire de Kouaoua et élu à la province Nord. 

Selon nos partenaires de Caledonia, le groupe loyaliste part avec l’intention de dialoguer avec l’ensemble des partenaires calédoniens présent à cette réunion et d’en savoir plus sur les intentions de l’État. Les membres de cette délégation défendront aussi un troisième référendum le plus rapidement possible. 

Du côté de l’Union calédonienne (UC), neuf participants feront le déplacement : Daniel Goa, président du parti, Roch Wamytan, président du Congrès, ou encore Jacques Lalié, président de la province des Îles. Pascal Sawa, membre du Congrès, Ronald Frère, porte-parole du FLNKS-Sud, Jean-Raymond Postic, chef de cabinet de Gilbert Tyuienon, et Thierry Bolo, secrétaire général adjoint de la province des Îles, font aussi partie de la délégation. Gilbert Tyuienon et Mickaël Forrest, les deux membres UC-FLNKS du 17ème gouvernement, pas encore entré en exercice, feront également le voyage. L’UC dit vouloir « écouter ce que l’État a à dire », tout en défendant sa volonté d’amener « l’accord (de Nouméa) à son terme ». L’UC veut aussi le troisième et dernier référendum en 2022 avec la même question. 

Les membres de Calédonie ensemble, l’autre mouvance non indépendantiste, sont déjà présents à Paris. Les députés Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, ainsi que le sénateur Gérard Poadja, partent « pessimistes » en raison de la non-participation de l’UNI et de la volonté de l’UC de ne pas participer aux négociations autrement que par l’écoute. Pour cette délégation, cette réunion représente « l’ultime chance aux partenaires de l’accord ». « Ils espèrent ouvrir sérieusement les discussions à un nouveau projet qui permettrait de transformer un référendum binaire en référendum de projet partagé », explique Caledonia. 

Pour l’Éveil océanien, parti communautaire wallisien, Milakulo Tukumuli et Vaimu’a Muliava se rendront à Paris. Cette formation politique dit se concentrer sur l’après référendum et les implications du « OUI » ou du « NON » à l’indépendance. Pour Générations NC, petite formation non indépendantiste, Nicolas Metzdorf, maire de La Foa, défendra une sortie de l’accord de Nouméa « avec des solutions concrètes ». Le jeune parti veut également un troisième référendum « le plus tôt possible ». 

L’UNI-Palika absent

S’il reconnait un document des conséquences du « OUI » ou du « NON » à l’indépendance, transmis au principaux leaders politiques calédoniens mais toujours confidentiel, « suffisamment clair et étoffé », Louis Mapou, chef du groupe UNI au Congrès et candidat à la présidence du 17ème gouvernement calédonien, demande un travail d’expertise et de « méthode pour pouvoir l’approfondir avec l’État sur les implications du OUI ». C’est justement ce que proposait Sébastien Lecornu devant le Sénat, lors du débat sans vote autour de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. 

Mais pour Louis Mapou, « les discussions prévues à Paris ne sont pas de nature à permettre de remplir cet objectif ». « Nous voulons engager des discussions de fond sur une durée indéterminée », poursuit-il, estimant que ces questions ne se règlent pas « en une après-midi ». Le président du groupe rappelle que son parti a « déjà fait des propositions à l’État » en cas de victoire du « OUI », en février 2020. « Nous ne travaillons pas aujourd’hui sur la recherche d’un projet consensuel », a-t-il aussi insisté, « nous travaillons sur l’approfondissement du « OUI » ». 

« La question de l’indépendance n’est plus une question qui fait peur » poursuit l’élu. « Aujourd’hui, nous avons besoin de savoir dans quel cadre nous pourrions faire valoir les droits, les libertés et nos aspirations à une paix en Nouvelle-Calédonie, dans un cadre qui serait celui de l’indépendance. Nous voulons travailler avec l’État sur un schéma de partenariat ». Pour Louis Mapou, un référendum le plus tôt possible, avant la fin de l’année, est un non-sens à un an de la Présidentielle et sans interlocuteur bien établi.