La Société Le Nickel (SLN) va investir 250 millions d'euros d'ici 2025 en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre d'une convention signée mardi avec le gouvernement local, qui place la filiale d'Eramet sur « une nouvelle trajectoire » de long terme.
« Cette convention est une étape fondamentale dans l'évolution des relations entre la Nouvelle-Calédonie et la SLN », a déclaré Louis Mapou, président indépendantiste de l'exécutif collégial, à l'occasion de la signature du document. Celle-ci intervient une semaine après que le gouvernement a autorisé l'industriel, opérateur historique du nickel dans l’archipel, à augmenter ses exportations de minerai brut de 4 à 6 millions de tonnes par an, ce qu'il refusait jusqu'alors faute de lisibilité stratégique.
« Il s'agit du point de départ d'une trajectoire qui doit nous mener jusqu'en 2040 et même au-delà. Nous allons investir 30 milliards CFP (250 millions d'euros) entre 2022 et 2025 », a indiqué Guillaume Verschaeve, directeur général de la SLN. Il a précisé que ces investissements seront « autofinancés » grâce aux recettes tirées de la hausse des exportations, sans résorption en contrepartie de l'endettement de la SLN.
Les investissements seront en priorité consacrés à l'usine métallurgique de Doniambo à Nouméa et au développement des sites miniers. 200 emplois directs et indirects seront créés. L'industriel, premier employeur privé du territoire, va en outre « tripler son budget annuel de Responsabilité sociétale et environnementale (RSE) » en faveur d'actions liées à l'environnement ou à la transition économique des régions minières.
« D'ici à 2026, nous allons faire le nécessaire pour que la SLN puisse bénéficier d'une énergie aux environs de 8 francs le kilowatt/heure », a également indiqué Louis Mapou, insistant sur les « engagements mutuels » entre la SLN et la collectivité, qui détient 34% du capital au travers de ses trois provinces. La création d'une École des mines calédonienne, la décarbonation de la production ou la meilleure intégration de l'usine de Doniambo dans son environnement urbain figurent également dans cette convention en négociation depuis octobre.
Déficitaire depuis une décennie, la SLN a mis sur les rails en 2019 un plan de sauvetage axé sur la productivité, la baisse du coût de l'énergie et la hausse des exportations de minerai pour compenser les pertes de son activité métallurgique.
Avec AFP.