Dans un communiqué interne, le directeur général de la SLN est revenu sur la menace brandie par le président de la province Nord, Paul Néaoutyine, de ne pas renouveler l’autorisation d’exploiter huit sites miniers. Jérôme Fabre révèle que les garanties financières manquantes ont été renouvelées dans la nuit par Eramet et seront transmises dans la journée à la province. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
La réaction n’a pas tardé. Quelques heures après le coup de pression de Paul Néaoutyine, président de la province Nord, concernant un éventuel non-renouvellement des autorisations d’exploitation de huit sites miniers, le directeur général de la SLN a apporté des éclairages sur la situation. Dans un communiqué interne que nous avons pu consulter, Jérôme Fabre revient sur la question des garanties financières, au cœur du conflit avec la province Nord.
Ces éléments, censés assurer la remise en état et la réhabilitation des zones impactées par l’exploitation minière, doivent être transmis régulièrement par la SLN aux provinces. Paul Néaoutyine a déploré l’absence de renouvellement de ces garanties pour les huit sites miniers du Nord exploités par la SLN, malgré une échéance fixée à ce mercredi 10 avril. « Un conseil d’administration d’Eramet (actionnaire majoritaire de la SLN) vient d’acter leur prolongation », a révélé Jérôme Fabre. La décision devrait être notifiée ce mercredi à la Dimenc et aux provinces.
6,3 milliards de Fcfp
Depuis quelques années, c’est en effet à Eramet que revient la charge de fournir ces garanties, explique le directeur général de la SLN. « Compte tenu de sa situation financière, la SLN n’est plus en mesure d’apporter par elle-même ces garanties, comme elle le faisait par le passé jusqu’en 2020. »
Ces dernières s’élèvent à 6,3 milliards de Fcp, répartis entre la province Nord (4,7 milliards) et la province Sud (1,6 milliard). Les garanties financières de la SLN devraient donc être renouvelées et donner lieu, normalement, à de nouveaux arrêtés de la province Nord autorisant l’exploitation des sites concernés. Reste que le délai pour les fournir est loin d’avoir été respecté par la société, comme l’a souligné Paul Néaoutyine : « Le code minier exige que cette garantie doit être renouvelée six mois avant son échéance. » Un retard que la SLN ne dément pas, rappelant toutefois qu’elle a toujours exploité ses sites miniers dans un cadre réglementaire.
« Il est important que nous restions tous solidaires et engagés sur la préservation et la défense de la Société Le Nickel qui a su traverser les différentes crises et qui a tant apporté à nos familles et à la Nouvelle-Calédonie », conclut Jérôme Fabre.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes