Littérature : L’écrivaine Titaua Peu, lauréate de la première résidence d’écriture en Polynésie

©Au Vent des Îles / M. Coerolli

Littérature : L’écrivaine Titaua Peu, lauréate de la première résidence d’écriture en Polynésie

L’écrivaine tahitienne Titaua Peu est la lauréate de la première résidence d’écriture organisée par l’association des éditeurs de Tahiti et des îles (AETI). Pendant deux mois en tout, elle bénéficiera d’un environnement propice à l’écriture à Mangareva et Tahaa. En parallèle, elle échangera avec les élèves de ces deux îles et de Raiatea pour leur offrir une approche personnalisée de l’écriture. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Prendre le temps de la réflexion, faire des recherches, puis s’asseoir et laisser venir l’inspiration. Revenir sur son travail et l’approfondir. L’écriture demande du travail et de la disponibilité. Tout cela, l’association des éditeurs de Tahiti et des îles (AETI) le propose au cours de la première résidence d’écriture organisée en Polynésie pour des Polynésiens.

L’appel à candidature lancé le 6 juillet dernier a été bien accueilli : des trois projets présentés au comité de sélection, c’est celui de Titaua Peu qui a été retenu. Cette dernière sera en immersion à Mangareva et Tahaa pendant deux mois au total, qui peuvent être répartis suivant le projet de l’auteure. Pour son troisième roman, elle souhaite « remettre au goût du jour les îles de Polynésie qu’on ne connaît pas trop et revenir sur les conditions de la colonisation et de la christianisation de notre pays ».

Pour cela, elle plante le décor à Mangareva, plus grande île de l’archipel des Gambier. L’île fait partie de celles qui ont été exposées aux tirs aériens effectués entre 1966 et 1974 dans le cadre des essais nucléaires. Son histoire a également été marquée par les pères Laval et Caret, prêtres catholiques à l’origine de la conversion de ces îles, arrivés en 1834. Pour inscrire son roman dans le présent, elle souhaite « rappeler aux Polynésiens qu’il est indispensable d’être soudés en cette période incertaine, et ramener la sérénité en Polynésie ». Après Mutismes paru en 2003 et Pina en 2017 -lauréat du prix Eugène Dabit-, ce roman d’anticipation sortira du cadre urbain qu’elle a dépeint par le passé.

Éduquer à l’écriture et à la littérature 

En contrepartie de l’environnement de travail proposé à l’auteur, ce dernier s’engage à prendre part à des échanges avec les élèves des établissements scolaires à Mangareva, Tahaa et Raiatea. Titaua Peu qui est habituée à cette démarche sait qu’elle portera ses fruits. « Quand on parle d’eux, les élèves sont beaucoup plus motivés à lire et à écrire. Certains sont très intéressés par notre histoire et notre littérature ». C’est sur ce constat que le ministère de l’Éducation participe à son organisation. Dans le même esprit, une résidence d’écriture à destination d’un auteur océanien devrait être organisée lorsque la conjoncture le permettra.

Les dates de cette résidence ne sont pas (encore) connues. En attendant, Titaua Peu sera au festival « Un aller-retour dans le noir » à Pau (Pyrénées-Atlantiques) du 28 septembre au 3 octobre.

Marau Biret pour Radio 1 Tahiti.