La Polynésie à nouveau envisagée sur le tracé du câble sous-marin numérique entre le Chili et l’Asie

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La Polynésie à nouveau envisagée sur le tracé du câble sous-marin numérique entre le Chili et l’Asie

Le câble trans-pacifique entre le Chili et l’Asie passera-t-il par la Polynésie française ? Cette possibilité, un temps écartée, revient sur la table, expliquait ce matin le P-dg de l’Office des Postes et Télécommunications (OPT), Jean-François Martin. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

L’idée date de 2016, et même avant : un câble trans-pacifique entre l’Amérique du Sud et la Chine. L’enjeu, pour la Polynésie, c’est de devenir une escale sur le tracé du futur câble et d’y avoir accès, pour mieux sécuriser ses liaisons avec le reste du monde. Les Chiliens avaient lancé des études, le président polynésien Édouard Fritch s’était même déplacé à Santiago« et à la fin de leurs études ils avaient annoncé un tracé direct entre Valparaiso et la Nouvelle-Zélande et Sydney », dit Jean-François Martin, P-dg de l’OPT. « Finalement ça a rebondi en début d’année 2022 ».

L’Argentine et le Brésil ont déjà exprimé leur désir de se joindre au projet, baptisé Humboldt.  Le nouveau gouvernement chilien, constatant que le projet faisait du sur-place, a choisi de confier la gestion du projet à une entité externe : H2, filiale du puissant groupe de shipping BW Group qui a racheté le câble Hawaiki, qui relie les îles du Pacifique dont la Polynésie, et projette maintenant le câble Hawaiki Nui entre les États-Unis à Singapour, via la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Indonésie. Rémi Galasso, l’un des acteurs du câble Tahiti-Hawaii, Honotua, et fondateur de Hawaiki, est à présent P-dg de H2.

La semaine dernière, H2 et Desarrollo Pais, l’entité publique chilienne, ont lancé un appel d’offres sur deux routes différentes du projet Humboldt entre Valparaiso et Sydney : Valparaiso-Nouvelle Zélande, et Valparaiso-Tahiti.  Si un montant d’au moins 400 millions de dollars US avait été évoqué il y a quelques années, cet appel d’offres doit permettre d’actualiser les coûts prévisionnels, explique Jean-François Martin. Sur le tracé Valparaiso-Tahiti, ce futur câble pourrait également desservir les îles de Mangareva et Moruroa. L’État suit attentivement le dossier, qui a son rôle à jouer dans la stratégie indopacifique de la France. 

Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti