La Chine propose un accord régional de libre-échange et de sécurité dans le Pacifique sud

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La Chine propose un accord régional de libre-échange et de sécurité dans le Pacifique sud

La Chine a lancé une vaste initiative visant à étendre la coopération en matière de sécurité et de libre-échange avec les pays du Pacifique sud, déjà décriée par plusieurs poids lourds dans la région comme l'Australie et les Etats-Unis. Le projet d'accord et le plan sur cinq ans, que l'AFP a pu consulter, feront l'objet de discussions à l'occasion d'une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dans plusieurs pays de la zone à partir de jeudi.

 

Selon ces documents, la Chine entend proposer à dix États insulaires de la région des millions de dollars d'assistance, la perspective d'un accord de libre-échange ainsi que la possibilité d'accéder au vaste marché chinois avec ses 1,4 milliard d'habitants.

En retour, la Chine se chargerait de former les forces de police et s'impliquerait dans la cybersécurité locale. Elle pourrait par ailleurs réaliser des opérations sensibles de cartographie marine et obtiendrait un meilleur accès aux ressources naturelles locales. Cette «vision commune de développement», du nom donné au projet, pourrait être adoptée le 30 mai, à l'occasion d'une rencontre prévue aux îles Fidji entre M. Wang et les ministres des Affaires étrangères de la région.

Tournant majeur

Le Pacifique sud est devenu ces derniers mois un théâtre de forte rivalité entre la Chine et les États-Unis, première puissance dans la région depuis plusieurs décennies. Pékin cherche à y accroître sa présence militaire, politique et économique, mais n'a fait jusqu'à présent que des progrès limités et inégaux.

Le plan de coopération, s'il est accepté, pourrait en revanche représenter un tournant majeur, facilitant notamment un certain nombre d'opérations de police ou militaires. En outre, les vols entre la Chine et les îles du Pacifique seraient multipliés, Pékin nommerait un émissaire régional, assurerait la formation des jeunes diplomates du Pacifique et fournirait 2.500 «bourses» gouvernementales.

Mais déjà, certaines capitales ont commencé à tirer la sonnette d'alarme concernant ce projet. Ce projet témoigne d'une «Chine qui cherche à accroître son influence dans la région du monde où l'Australie a été le partenaire de choix en matière de sécurité depuis la Seconde Guerre mondiale», a averti jeudi le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese.

Avec AFP