Après avoir remporté un appel à projet national, l’Université de Polynésie française vient de signer un partenariat avec la Banque des territoires autour de son projet Nahiti. Objectif : fédérer les acteurs de la recherche et de l’économie pour créer un « écosystème » favorable à l’émergence d’entreprises innovantes en Polynésie. Un sujet de notre partenaire Radio 1.
Nahiti. C’est le nom du projet présenté par l’UPF dans le cadre de l’appel des Plan d’innovation Outre-Mer. Une déclinaison du programme d’investissements d’avenir lancé depuis 2017, et qui doit aider à faire émerger des projets porteurs de croissance ou d’emplois. Nahiti a su convaincre à Paris même s’il ne promet pour l’instant que de « structurer » le secteur de l’innovation. L’Université veut rassembler autour d’elle, au sein du réseau Resipol, les acteurs locaux de la recherche (CNRS, Ifremer, ILM, IRD et UC Berkeley) et de l’économie (French Tech Polynésie, CCISM, Cluster maritime), afin de bâtir un « écosystème » favorable à l’émergence de projets innovants dont le fenua manque cruellement. Des fondations, en quelques sorte, qui vont pouvoir commencer à prendre forme avec le recrutement d’un chef de projet et la signature, ce lundi, d’une convention avec la Banque des territoires.
C’est à cette direction de la Caisse des dépôts que l’État a confié la gestion du programme d’investissement. Plusieurs de ses responsables, dont le directeur de la nouvelle antenne de Papeete Joris Ben Safi, et la directrice nationale du réseau Gisèle Rossat-Mignod, ont rencontré le président de l’UPF ce matin. « On pense qu’il y a beaucoup de choses à développer autour de l’innovation en Polynésie et on veut travailler à savoir comment on peut organiser les choses avec les acteurs qui existent », a rappelé Patrick Capolsini.
Pendant un an, donc, les acteurs de Nahiti tâcheront d’identifier ce qui freine et ce qui pourrait faire décoller l’innovation au fenua. Mais ils commenceront aussi la prospection pour des projets porteurs, au sein de l’université comme ailleurs. Car à l’issue de cette première phase, pour laquelle la Banque des Territoires a débloqué plus de 11 millions de francs, l’UPF et le Resipol comptent mettre en avant des projets « déjà proches de la maturité ». Et faire en sorte qu’ils aient leur chance pour la deuxième vague des appels à projets du Plan d’innovation Outre-Mer, prévue pour septembre 2022.
Il ne s’agit pas d’une initiative isolée pour l’Université, qui compte prendre une place de plus en plus importante dans l’innovation, au travers notamment de son nouveau pôle recherche en construction. Du côté de la Banque des Territoire, on se dit prêt à soutenir au long terme cet effort, comme l’explique Gisèle Rossat-Mignod : « L'Université met en place tout ce qu'il faut pour constituer son écosystème, tout ce qui concerne les formations pour accompagner l'innovation et franchir une étape supplémentaire en 2022.Avec L'Université , on est au coeur de l'innovation : innovation au service des économies vertes et bleues, au service du tourisme durable, de la transition économique et énergétique. Nous sommes au coeur de ce que le territoire a besoin de demain».
La directrice du réseau avait aussi rendez-vous, ce mercredi, à la présidence et au Haut-commissariat. Elle y a notamment rappelé les secteurs d’intervention prioritaire de l’établissement public financier, qui n’est pas en concurrence avec les établissements bancaires de la place : le tourisme durable, l’économie verte et bleue, la transition écologique et énergétique, mais aussi la santé et le logement.
Par Charlie René pour Radio 1