Un « Comité des partenaires » devrait avoir lieu en octobre à Paris sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, a annoncé jeudi le ministre délégué aux Outre-mer sur le plateau de Nouvelle-Calédonie La 1ère.
« L’objectif de ma mission était de renouer les fils du dialogue » (…) pour « construire l’avenir » et « faire en sorte que tous les partis se rendent à Paris », a détaillé Jean-François Carenco à l’issue d’une visite de 4 jours dans l’archipel, la première depuis sa prise de fonction. Et l'ensemble des partenaires ont finalement accepté un « Comité des partenaires » au mois d’octobre, a assuré le ministre chargé des Outre-mer, qui souhaite « après les trois référendums, définir la marche au-dessus ».
Le dialogue était rompu depuis le référendum contesté de décembre dernier. Jusqu'ici les indépendantistes avaient assuré qu'ils ne se rendraient pas dans l’Hexagone et qu'ils ne parleraient désormais plus qu'« avec l'État » et uniquement sur l’accession à la pleine souveraineté. Le Comité des partenaires sera précédé de « bilatérales » entre indépendantistes et État « sur les questions de compétences, à leur demande », selon le ministre délégué.
« S'ils le souhaitent, les non-indépendantistes pourront eux aussi rencontrer des représentants de l'État en tête-à-tête », a précisé Jean-François Carenco, qui a aussi assuré. Le ministre entend ensuite réunir les partenaires politiques calédoniens autour de réunions « trilatérales », pour « définir les sujets dont nous voulons parler ensemble sur la durée », a-t-il ajouté, appelant à « respecter le gouvernement » local « tel qu’il est aujourd’hui ». Ce « comité des partenaires » remplacera le comité des signataires, instance de suivi de l'accord de Nouméa, signé en 1998, en sommeil depuis trois ans.
Pendant sa visite, Jean-François Carenco a par ailleurs annoncé le report du référendum de projet, destiné à valider un nouveau cadre juridique du territoire, annoncé pour juin 2023 par son prédécesseur, Sébastien Lecornu. Cette consultation était compromise par le retard pris par les négociations entre les trois partenaires. « Pour aller au fond des choses, il faut un peu plus de temps », a justifié Jean-François Carenco, avec toutefois comme délai mai 2024, date correspondant à la fin de l’actuelle mandature, la dernière de l’accord de Nouméa.
Malgré qu’il touche à sa fin, le ministre a assuré que « les acquis » de l’accord de Nouméa « sont intangibles », citant notamment « le droit à l’autodétermination ». « Il nous faut faire en sorte de donner une stabilité suffisante pour que la population ne s’en aille pas, pour qu’il y ait plus de médecins, pour créer de la richesse et de la valeur, pour que la culture (…) s’exprime partout », a-t-il également ajouté. « Ayons confiance » a conclu le ministre en charge des Outre-mer, comme « maître mot » de sa visite en Nouvelle-Calédonie. « On va y arriver ».