Les étudiants sont de plus en plus demandeurs en termes de mobilité et d'études à l’étranger, non pas en Europe, mais dans la zone Pacifique. L’Université de la Polynésie compte bien aller dans leur sens en élaborant une sorte d’Erasmus du Pacifique. En attendant sa création, certains étudiants entrent en contact avec des associations pour déployer leurs ailes dans la région. Un sujet de notre partenaire TNTV.
Faire un bout de son cursus universitaire à Hawaii, en Nouvelle-Zélande ou encore en Australie : ce sera bientôt possible pour certains étudiants de l’Université de la Polynésie… « L’idée, c’est qu’au sein du projet Narua qui est un projet sur 8 ans de transformation de l’université, il y a un volet internationalisation qui se décline de plusieurs manières », explique le directeur de l’UPF Patrick Capolsini.
« L’une de ces manières, c’est de favoriser la mobilité étudiante, aussi bien entrante, donc des étudiants étrangers de la zone Pacifique qui viendraient faire des études, 1 semestre, 1 mois, etc, chez nous. Que sortante : nos étudiants à nous qui partiraient en étude dans les universités partenaires du Pacifique. La suite, ça serait d’essayer de monter des co-diplômes. Dans un 1ᵉʳ temps, on cherche à travailler avec les grands pays de la zone et dans un 2ème temps, on élargira le système aux États insulaires du Pacifique : Fidji, Vanuatu, Samoa, etc. »
Les premiers étudiants de ce programme d’échanges devraient partir d’ici 1 an. En attendant, en marge du projet Narua, des organismes tentent de connecter les jeunes du Pacifique : c’est le cas de l’association Paya qui a désormais une antenne en Polynésie, mais encore peu de membres. Chan Kee Theam est l’ambassadrice de la Polynésie pour cette association : « Ils essaient de créer des partenariats avec des institutions, des entreprises un peu partout dans le Pacifique, et des évènements comme des workshops tout au long de l’année. Leur plus gros évènement est le sommet des jeunes leaders qui se déroule une fois par an. Pendant les sommets en général, on fait des travaux communs en groupe et ils essaient de nous donner des problématiques, on essaie de trouver des solutions. Et même après le sommet, on continue à garder contact. On essaie de mettre en place les projets sur lesquels on avait réfléchi. »
L’association aimerait organiser son « sommet 2026 » en Polynésie. Paya espère, d’ici là, avoir plus de membres en Polynésie. Ils viennent de signer un partenariat avec l’association Avenir étudiant, dont Heimanu Manutahi est le vice-président : « On sera amenés à être en relation avec des universités du Pacifique telles que Tonga, l’Australie. On va être amenés à mener à bien des projets, à porter des projets. Je pense par exemple à des conférences, éventuellement des stages que pourraient étudier nos étudiants de l’UPF à l’extérieur, dans leurs universités Ce partenariat à mon avis promet beaucoup de choses et portera ses fruits dans les années à venir. »
Pour les jeunes désireux de nouvelles aventures, qui hésitent encore à se lancer, l’ambassadrice de la Polynésie rassure : « Peut-être qu’au début ça fait peur de parler en anglais, de rencontrer d’autres personnes, mais ça te permet de partager avec eux des points de vue, des convictions et peut-être d’essayer de trouver des solutions à des problématiques communes à nos pays respectifs. »
Emma Mathieu pour TNTV
Lors de sa visite au Vanuatu en juillet 2023, le chef de l’État Emmanuel Macron avait annoncé le développement d’un projet Erasmus du Pacifique. « La France veut bâtir un programme océanien de circulation des étudiants pour permettre des années d'échange entre les étudiants de la région » avait-il assuré depuis Port-Vila.
Un projet d’Erasmus du Pacifique également défendu lors de la 5ème conférence du PIURN des 4 et 5 juillet 2023, rassemblant 240 universitaires issus de plus de 20 universités différentes, dont celles de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. « On dit souvent que la plus belle réussite de l’Europe, c’est le programme Erasmus qui a permis à des millions de jeunes d’avoir une expérience dans un autre pays », avait déclaré la présidente de l’UNC Catherine Ris. « Je crois en cette idée pour la construction de l’espace océanien. Pouvoir faire vivre aux jeunes cette mobilité internationale et cette connaissance des autres pays de la région est quelque chose qui construira l’Océanie de demain. »