Face à la crise sanitaire, le télétravail gagne du terrain dans les entreprises de Polynésie. Mais sur ce territoire, le Code de travail, de compétence locale, ne le prévoit pas encore. Le texte est en préparation. Si cette nouvelle manière de travailler a été bien accueillie dans certaines entreprises, elle est un véritable casse-tête pour d’autres. Un reportage de notre partenaire TNTV.
Pendant ce confinement, les 3 quarts des postes chez Air Tahiti, la compagnie domestique, sont vides. Parmi les 250 employés de bureau, 65 travaillent à domicile. Grâce à un accord avec l’entreprise, ils peuvent aménager leur propre rythme de travail à la maison.
« Ils accèdent à une plateforme sécurisée sur leur poste de travail mais depuis leur domicile. Ça permet de faire leur travail. Dans ce cadre-là, on a précisé ce que l’on attendait en termes d’objectif, les horaires, etc. Et pour ceux qui ont déjà une connexion internet de qualité, on utilise cette connexion s’ils sont d’accord. Pour beaucoup, on a fourni l’ordinateur », explique Thierry Albert, directeur des ressources humaines.
Ceux qui n’ont pas de connexion ne peuvent pas travailler à domicile. Mais ils sont peu nombreux : l’entreprise connaît une demande croissante pour le télétravail. Le plus souvent alterné avec quelques jours au bureau. « En ce moment, avec le confinement et les enfants à la maison, beaucoup de mamans n’ont pas de solution de garde. C’est une solution qui est employée par exemple », poursuit Thierry Albert.
Dans ce contexte de crise, le télétravail permet de limiter les déplacements, mais il pose quand même des difficultés de management, selon les métiers. « Nous on a très peu d’agents qui peuvent se mettre au télétravail. Car ce n’est pas seulement regarder les mails. Il y a aussi derrière toute une logistique qu’il faut avoir à disposition donc ça se travaille. Mais ça pourrait être une solution pour certaines personnes », admet Rémy Brillant, directeur général des services de la mairie de Papeete. « Maintenant faut-il encore pouvoir la mettre en œuvre ».
Concernant le texte de loi, la ministre du Tourisme et du Travail Nicole Bouteau explique qu’il « n’y a pas encore de consensus. Notamment le Medef n’est pas encore favorable aux dispositions telles qu’elles sont proposées aujourd’hui. Donc nous devons en concertation tripartite échanger sur les dispositions qui sont proposées pour pouvoir mettre le texte dans le circuit institutionnel ».
Plusieurs points sont encore à éclaircir, pour aboutir à un consensus autour de ce texte de loi. Comme la prise en charge de la connexion internet à domicile ou encore le partage des responsabilités en cas de blessure à la maison.
Un reportage de Mere Teato et Oriano Tefau pour TNTV