Éducation en Polynésie : Le pôle des langues et culture polynésiennes a enfin son quartier général

©Ronny Teriipaia (Facebook)

Éducation en Polynésie : Le pôle des langues et culture polynésiennes a enfin son quartier général

Trois personnes, deux conseillers pédagogiques et un enseignant animateur sont affectés au sein de ce service qui renaît « sous une nouvelle forme ». Objectif : réfléchir à la création d’outils pédagogiques, mais surtout à leur déploiement dans les établissements. Il est question notamment d’accompagner davantage les enseignants pour les « sécuriser dans la maîtrise de la langue ». Explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Le pôle langues et culture polynésiennes a enfin son quartier général. Ce service, déjà existant sous les mandatures précédentes, dispose désormais d’un espace dédié au sein du bâtiment administratif de la Direction générale de l’Éducation et des Enseignements (DGEE) de Polynésie, inauguré ce lundi, en présence notamment du ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia. 

Ce service, au centre de la stratégie du gouvernement Brotherson qui souhaite faire monter en puissance le Reo Ma'ohi, est chargé de continuer le travail amorcé depuis des années, mais sous une « nouvelle forme ». Trois personnes, des formateurs, deux conseillers pédagogiques et un enseignant animateur, y sont exclusivement affectés. Ce personnel éducatif est chargé de réfléchir à la création d’outils pédagogiques, mais surtout à leur déploiement dans les établissements.

Des ateliers langues pour les enseignants

Car des outils, ce n’est pas ce qui manque selon les enseignants qui parlent de mallettes, de cartes, de supports sonores, de séquences de travail sur des structures langagières, de films et autres instruments d’apprentissages qui ont « coûté de l’argent, mais qui ne sont pas utilisés ». Pour pallier cette problématique, le gouvernement prévoit entre autres, la mise en place « d’ateliers langues » destinés aux élèves, mais surtout aux enseignants. Un point de formation pour « les enseignants qui ne parlent pas forcément les langues polynésiennes et qui ont besoin d’être sécurisés dans la maîtrise de cette langue », selon Moana Greig, l’inspecteur de l’Éducation nationale choisi pour piloter le « pôle plurilingue » à la DGEE.

Coordonner les apprentissages du 1er degré et du secondaire

Depuis 2019, 17 établissements sont inscrits dans le dispositif d’enseignement à parité horaire français-tahitien. Une situation que le Pays souhaiterait généraliser auprès « de tous les élèves, dans toutes les écoles ». Il s’agit aussi pour le pôle, dans un souci de suivi, de pouvoir coordonner les apprentissages avec le secondaire.

Dans le premier degré, les élèves disposent aujourd’hui de 2h30 de Reo Tahiti par semaine mais le chargé de mission ne désespère pas de voir les enseignants s’investir au-delà des horaires officiels. « Les écoles ont la possibilité, sur des temps de récréation, d’interclasse de déployer l’enseignement des langues polynésiennes. Au moment où l’on va faire du sport ou dans les arts visuels. On peut là aussi utiliser la langue polynésienne », précise Moana Greig.

Pour rappel, l’une des promesses de campagne à laquelle tenait particulièrement le président Moetai Brotherson est celle du « projet ambitieux » de tendre vers des écoles polynésiennes immersives. Des établissements dans lesquels les enseignements seraient donnés en langue polynésienne. Un dispositif qui existe déjà dans l’Hexagone et qui selon le ministre participerait à proposer aux élèves « une école qui leur ressemble et qui les rassemble. »

Vaitiare Pereyre pour Radio 1 Tahiti