Défense : la Marine française prévoit le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle dans le Pacifique en 2025

Le porte-avions Charles de Gaulle ©Ministère des Armées

Défense : la Marine française prévoit le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle dans le Pacifique en 2025

Selon les informations de nos confrères de Naval News, la Marine nationale envisage une mission d’envergure du porte-avions Charles de Gaulle dans le Pacifique en 2025. L’objectif est de réaliser des opérations de synchronisation aéronavale avec les alliés américains, au sein du « Cadre d'interopérabilité stratégique », signé en décembre 2021 avec les Etats-Unis. La France dispose d’une présence permanente dans la région avec deux bases, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie.

 

Menaces multidimensionnelles, terrorisme, guerre en Ukraine, appétit grandissant de la Chine dans l’Indopacifique… autant raisons pour lesquelles les alliés occidentaux tiennent à maintenir un haut niveau de coopération. C’est notamment le cas avec le Strategic Interoperability Framework (Cadre d'interopérabilité stratégique) que les marines américaine et française ont acté le 17 décembre 2021. Cet accord permet entre autres de renforcer les collaborations sur le plan opérationnel, en facilitant les contacts entre les officiers et autorisant des procédures pour l'échange d'informations et de données classifiées.

Ce cadre, instauré pour une durée de vingt ans, va favoriser un partage dans les domaines de « la communication (ainsi que la communication cryptée), la guerre des fonds marins, l'interopérabilité entre le F-35 et la quatrième génération d'avions ainsi que la stratégie américaine dans la région du Pacifique », précise Naval News.

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Les contours définitifs de la future mission du Charles de Gaulle ne sont pas encore connus, mais il s’agirait d’une « posture stratégique de haut niveau ». Ce serait, dans le Pacifique, un exercice de type Polaris, « incluant des partenaires régionaux clés tels que l'US Navy, la Royal Australian Navy et la JMSDF (Japan Maritime Self-Defense Force, Force d'autodéfense maritime du Japon, ndlr)». Pour rappel, Polaris consiste en un entraînement interarmées et interalliés aux combats potentiels, en conditions réelles. Le premier exercice Polaris, en novembre 2021 en Méditerranée et dans l’océan Atlantique, avait rassemblé plus de vingt navires français et alliés ainsi que des unités des Armées de terre, de l’air et de l’espace. Soit 6000 hommes en tout, dont 2000 marins. 

Le Jeanne d’Arc entouré de trois bâtiments de la Marine nationale dans l’océan Indien  ©Marine nationale

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Si l’exercice du Charles de Gaulle est confirmé en 2025, « ce déploiement de la Marine nationale suivrait le déploiement de la mission Jeanne d'Arc dans la région du Pacifique l'année prochaine », écrit Naval News. Cette mission, d’une durée de cinq mois environ, marque chaque année la fin de la formation des élèves-officiers de l’école navale. Dans cette mise en situation, ils se préparent à assumer leurs futures responsabilités opérationnelles. Par exemple, du 18 février au 13 juillet 2022, le porte-hélicoptères amphibie Mistral et la frégate Courbet ont été déployés de la Méditerranée à l’océan Atlantique, en passant par la mer Rouge, l’océan Indien et le golfe de Guinée. En avril, des entraînements physiques ont eu lieu à La Réunion, où d’autres bâtiments de la Marine ont rejoint le Jeanne d'Arc pour continuer des exercices jusqu’en Afrique australe.

 Par ailleurs, du 11 au 14 avril, le groupement du Jeanne d'Arc a participé à l’exercice Papangue dans l’île. Organisé sous l’égide de la Commission de l’océan Indien (COI) dont la France est membre permanent et mené par les Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), l’entraînement a consisté à conduire une évacuation de ressortissants (dite RESEVAC) par voie aéromaritime. L’opération a également pris en compte la dimension interalliée avec le rattachement d’unités malgache, seychelloise et mauricienne aux différentes manœuvres à terre avec le Sous groupement tactique français embarqué.

Le Charles de Gaulle en quelques chiffres

Longueur : 261,50 mètres

Largeur : 65 m

Hauteur : 75 m

Poids en charge : 42.000 tonnes

Vitesse : 27 nœuds maximum (50 kilomètres heure)

Capacité aéronautique : une quarantaine d’avions

(Rafale, Super-Etendard, Hawkeye) ainsi que des hélicoptères. Un avion peut être catapulté toutes les 30 secondes

Equipage : 1900 personnes lors d’un déploiement opérationnel (dont 600 du groupe aérien embarqué et 100 pour l’état-major de conduite du groupe aéronaval)

Autonomie en vivres : 45 jours (soit 120 tonnes) 

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PM