Covid-19 : Face à une « vague très brutale », la Polynésie serre les vis

Covid-19 : Face à une « vague très brutale », la Polynésie serre les vis

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie et le président de la Collectivité ont annoncé de nouvelles mesures de « contraintes afin de faire face à ce regain de l’épidémie ».

« La situation s’est très fortement dégradée en moins de 3 semaines, depuis le début de la circulation identifiée du variant Delta le 8 juillet » a déclaré le président polynésien Édouard Fritch. « L’incidence est ainsi passée de 6 cas pour 100 000 habitants par semaine à 267 cas pour 100 000 habitants par semaine en 15 jours ». Pour cette semaine, pas moins de 780 cas actifs sont recensés sur ce territoire.

Un premier de covid-19 aurait été détecté cette fin de semaine sur l'atoll de Manihi, dans l'archipel des Tuamotu, où le président de la République s'était rendu lundi. Selon Polynésie La 1ère, des tests supplémentaires ont été effectués pour déterminer s'il s'agit de la souche historique ou un cas de variant Delta. 

« Ce variant semble être devenu dominant et explique la transmission intense qui s’est établie à Tahiti ». De manière similaire, le nombre d’admissions Covid au Centre hospitalier de Polynésie a « brutalement augmenté » en 2 semaines, avec un total de 69 hospitalisations, dont 12 hier rien qu’hier soir, qui occupent 39 lits au Centre hospitalier, dont 8 en réanimation.

« La vague très brutale du nombre de contaminations met directement en danger notre système de soins et les hôpitaux doivent déjà prendre des mesures d’organisation exceptionnelles pour se préparer à l’afflux des patients en détresse » a ajouté le Haut-commissaire Dominique Sorain, qui a donc listé une série de « mesures fortes avec une entrée en vigueur immédiate » et valables jusqu’au 31 août : 

-la limitation des rassemblements sur la voie publique à 20 personnes

-l’interdiction sur tout le territoire de la Polynésie des événements rassemblant de plus de 500 personnes.

-l’interdiction des événements festifs à l’image des mariages, anniversaires, baby shower, ou autres occasions, dans les établissements recevant du public (ERP) de type salle polyvalente, chapiteau, hôtel-restaurant et établissements de plein air ainsi que sur les embarcations pirogues à bringue, fare flottants et assimilés.

-l’interdiction des concerts dans les cafés, hôtels et restaurants

-L’interdiction des pirogues à bringue, bingos et combats de coqs.

-Les évènements temporaires de type expositions, foires-expositions, les salons à caractère temporaire, vides-greniers et brocantes ainsi que les fêtes foraines sont interdites.

- Six personnes par table au maximum au restaurant, tables espacées d’un mètre

- L’accueil du public dans les établissements de type salles de danse, ainsi que les activités de ce type (dancing, bal, etc.) exercées dans tout autre établissement recevant du public sont interdits

- l’ensemble des manifestations sportives se tiendront désormais à huis clos ;

- Les musées ne pourront accueillir un nombre de personnes supérieur à celui permettant de réserver à chaque personne une surface de 4m².

- Les lieux culturels ne pourront se remplir qu’à hauteur de la moitié de leur capacité et dans la limite maximale de 500 personnes

-Les veillées funéraires sont limitées à 15 personnes

-Les lieux de culte ne pourront plus accueillir les fidèles que dans la limite de 50 % de leur capacité d’accueil, ce qui avait été le cas précédemment, et je salue l’engagement des responsables d’Église en la matière.

En outre, les responsables évoquent « de nouvelles lignes de défense sanitaire » en cas de détérioration de la situation sanitaire : couvre-feu, passe sanitaire, notamment pour les déplacements inter-îles. « Il ne nous reste qu’une solution : la vaccination et une exemplarité quotidienne de chacune et chacun, pour se protéger soi-même, pour protéger les autres, pour protéger sa famille, et pour protéger les personnes les plus fragiles » a exhorté le Haut-commissaire, qui assure : « avec Édouard Fritch nous souhaitons éviter d’aller vers des mesures encore plus drastiques ». 

D’ailleurs, selon le président de la Collectivité d’Outre-mer, « dans 90% des cas » les patients hospitalisés « ne sont pas vaccinés ». « Or, le taux de vaccination global est aujourd’hui de 31,5% du total de la population avec 1 dose de vaccin et de 26,7% de la population totalement vaccinée alors que nous nous sommes battus pour que ce taux dépasse les 50% pour commencer à offrir une protection suffisante », a-t-il ajouté. « Il est indispensable d’atteindre un taux de vaccination suffisant très rapidement, tout en ralentissant au maximum la diffusion actuelle » a insisté Édouard Fritch. 

Le chef de l’exécutif a notamment lancé un appel aux « agents du Pays, à tous les fonctionnaires, qui doivent donner l’exemple » ; aux « chefs d’entreprises », en soutenant l’appel du Medef à la vaccination ; et enfin à « tous les parents d’élèves des collèges et lycées à faire vacciner leurs enfants de plus de 12 ans », alors que la rentrée en Polynésie française a lieu le 11 août prochain.