C’est un discours qui n’est pas passé inaperçu à la tribune de la COP 26 de Glasgow. Lors de la cérémonie d’ouverture ce lundi 1er novembre, Brianna Fruean, jeune militante originaire des Samoa, a porté le message « des Peuples du Pacifique » et appelé les chefs d’États présents à « faire mieux » pour le climat.
« Je n'ai pas besoin de vous rappeler la réalité des communautés vulnérables. Si vous êtes ici aujourd'hui, c’est que vous savez ce que le changement climatique nous fait. Vous n'avez pas besoin de ma douleur ou de mes larmes pour savoir que nous sommes en crise » a déclaré la jeune avocate samoane, militante depuis ses 11 ans. À Glasgow, Brianna Fruean, qui porte le message « des Peuples du Pacifique », espère que « les chefs d'États se souviendront des mots et des visages des jeunes du Pacifique » qui ont fait le déplacement.
« La vraie question est de savoir si vous avez la volonté politique de faire les bons choix. Utiliser les mots justes et les suivre avec des actions attendues depuis déjà longtemps », a poursuivi Brianna Fruean, alors qu’elle prenait la parole devant les chefs d’États, juste après le discours du Premier ministre britannique Boris Johnson. Parmi les chefs d’États du Pacifique, le Premier ministre des Fidji, Franck Bainimarama, le Premier ministre de Tuvalu, Kausea Natano, et le Président de la République des Palaos (Palau), Surangel S. Whipps, ont également fait le déplacement.
« Quand j’étais petite, on m’a pris l’importance et l’impact des mots » a également raconté Brianna Fruean, issue d’une culture de tradition orale, citant un proverbe samoan : « E pala le maʻa, a e le pala le upu (même les pierres se décomposent, mais les mots restent) ». « Vous avez tous le pouvoir, ici et aujourd'hui, de faire mieux, de vous rappeler que vos documents sont plus que de simples objets en noir et blanc (…). Vous maniez les armes qui peuvent nous sauver ou nous vendre », a-t-elle souligné, appelant les chefs d’État à regarder « le leadership des jeunes du Pacifique » s’ils sont en manque « d’inspiration ».
« Nous ne sommes pas que des victimes de cette crise, nous sommes des lueurs d'espoir résilientes. Les jeunes du Pacifique se sont ralliés au cri « nous ne nous noyons pas, nous nous battons », c'est notre cri de guerrier au monde : « nous ne nous noyons pas, nous nous battons » », a-t-elle insisté, avant de conclure : « J'espère que vous vous souviendrez de mes paroles et que vous ferez attentivement attention aux vôtre pendant cette COP ».
Arborant une “Sei” -fleur fabriquée à la main- pour attirer l'attention de son auditoire, Brianna Fruean a confié sa « nervosité » à la BBC, alors qu'elle attendait son moment pour prendre la parole. « Quand je suis arrivée pour prononcer mon discours, je savais où était assise la délégation samoane, alors j'ai essayé de les regarder. Mais ils étaient un peu en retrait. Puis j'ai regardé à l'avant. Je pouvais voir Sir David Attenborough et le président américain Joe Biden - c'étaient les deux seuls visages que je pouvais distinguer ». « C'était formidable d'être entendu », a-t-elle poursuivi. « Les mots que j'ai partagés n'appartenaient pas seulement à moi - ils appartiennent à ma communauté, ils appartiennent à chaque île du Pacifique ».