La saison des baleines à bosse en Nouvelle-Calédonie s’est officiellement terminée, marquant l’heure du bilan pour les équipes de recherche impliquées dans le projet PRONYSTIC 2024. Ce programme, mené par l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) en partenariat avec l’association Opération Cétacés, s’inscrit dans le cadre du suivi à long terme des baleines à bosse du Lagon Sud. Il est soutenu logistiquement et financièrement par la Province Sud, avec la participation d'acteurs locaux, notamment Aventure Marine, qui a apporté son appui sur le terrain.
Les observations de 2024 ont révélé une présence notable des baleines dans le lagon sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie, parfois à proximité de Nouméa. Si cette activité a pu donner l’impression d’une abondance inhabituelle, les scientifiques ont toutefois noté que certains individus étaient observés à plusieurs reprises, suggérant une circulation des mêmes groupes dans la zone.
Les équipes de PRONYSTIC ont effectué 27 jours de terrain, au cours desquels 59 groupes de baleines ont été étudiés, pour un total de 119 individus. Parmi ceux-ci, 54 baleines ont pu être identifiées avec succès, incluant 18 spécimens déjà connus des chercheurs et 36 nouveaux individus. Les chercheurs ont également rencontré 7 couples mère-petit, signalant une bonne saison de reproduction.
En parallèle, 12 vols de drones ont été réalisés dans le cadre des missions de photogrammétrie aérienne, une technique émergente utilisée pour obtenir des mesures précises des animaux et évaluer leur état de santé. Une trentaine de photographies de nageoires caudales, prises de manière opportuniste par des membres du public et des partenaires, ont aussi été collectées, contribuant ainsi à enrichir les données de photo-identification.
PRONYSTIC : Objectifs et méthodologie
Lancé dans le prolongement des travaux menés depuis 1995 par l’association Opération Cétacés, le projet PRONYSTIC vise à suivre l’évolution de la population de baleines à bosse du Grand Lagon Sud de Nouvelle-Calédonie, notamment en lien avec les changements climatiques. Ce suivi est réalisé grâce à plusieurs méthodes traditionnelles comme la génétique, la photo-identification et l’acoustique sous-marine. Le recours à des outils innovants, comme les drones pour la photogrammétrie, permet d’enrichir les observations en offrant des perspectives plus fines sur la santé des cétacés.
Le projet PRONYSTIC bénéficie du soutien actif de plusieurs partenaires, dont des institutions publiques, des associations locales, ainsi que des acteurs privés, faisant de ce suivi un effort collectif pour la préservation des baleines à bosse dans cette région du Pacifique Sud.
Damien CHAILLOT