La Première ministre réunit vendredi matin à Matignon les élus et représentants de la société civile de Nouvelle-Calédonie pour « marquer et poser les bases du dialogue » pour la sortie de l’accord de Nouméa et l’avenir institutionnel de l’archipel. Une rencontre marquée toutefois par l’absence de nombreux représentants indépendantistes.
L’enjeu, selon Matignon, de cette journée de discussion : définir le calendrier et les thématiques du dialogue, sachant que les thématiques en question iront au-delà de l’institutionnel. D’où la présence de la société civile à travers, par exemple, le CESE ou les Chambres consulaires, qui permettra de balayer des sujets plus économiques, sociaux et sociétaux, environnementaux, culturels.
La volonté de Paris est aussi de « marquer le respect à l’article 5 de l’accord de Nouméa », qui prévoit en cas de « non » à l’indépendance, « d’examiner la situation ainsi créée ». Surtout, il s’agissait de reprendre un fil rompu depuis la dernière consultation, marquée par la non-participation des indépendantistes, et les différentes échéances électorales de 2022. Un fil recousu en amont par Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer, lors de son déplacement dans l’archipel.
Mais malgré « la bonne volonté » et le « sens des responsabilités » de l’État, la majeure partie des représentations politiques et sociétales indépendantistes et kanak, en premier lieu le FLNKS, ne participera pas à cette Convention des partenaires. Matignon concède : « les discussions ne peuvent progresser et aboutir sans les indépendantistes ». D’où un ordre du jour assez consensuel, concentré sur la mise en place d’un calendrier et des thématiques à aborder pour la suite des discussions.
Pour autant, le cabinet du ministre en charge des Outre-mer relativise et assure que l’absence des indépendantistes ne signifie pas rupture du dialogue. En effet, Jean-François Carenco discute en parallèle avec les principaux responsables politiques indépendantistes et on insiste : « tout le monde est d’accord avec la nécessité de reprendre le dialogue » et l’absence des indépendantistes serait davantage liée au « planning » et au temps qu’ils estiment court, tant sur les bilatérales que sur les trilatérales.
Pour la suite, Beauvau a confirmé ce matin un déplacement des ministres Darmanin et Carenco en Nouvelle-Calédonie, vraisemblablement fin novembre ou début décembre. Quant à la réforme institutionnelle qui devra permettre de définir un nouveau cadre institutionnel à la Nouvelle-Calédonie, si le calendrier est contraint par les Provinciales de 2024, le gouvernement se montre patient. Il faudra quoiqu’il en soit avancer dans les discussions pour mettre l’ensemble des partenaires d’accord sur un projet, ce qui ne sera pas tâche aisée.