Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : Le FLNKS pose encore des conditions avant d’entrer en phase de négociations

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Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : Le FLNKS pose encore des conditions avant d’entrer en phase de négociations

Le bureau politique du FLNKS a annoncé, mercredi, ne pas quitter la table des discussions autour de l’avenir institutionnel à la suite de la visite du ministre des Outre-mer Manuel Valls, qui doit revenir poursuivre ce travail en Nouvelle-Calédonie dans une quinzaine de jours. Pour autant, le mouvement indépendantiste pose des « éléments incontournables », dont la trajectoire vers la pleine souveraineté, avant d’entrer en phase de négociation. Explications de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Leur position était très attendue. Après s’être réuni en convention, mardi 4 mars, au Carigou à Dumbéa, pour faire un bilan de la visite de Manuel Valls, le bureau politique du FLNKS annonce ce mercredi 5 mars qu’il n’entend pas quitter la table des discussions autour de l’avenir institutionnel. Et ce, alors que le ministre des Outre-mer doit revenir vers le 22 mars en vue de poursuivre ces travaux avec l’ensemble des forces politiques locales. 

Pour autant, le mouvement indépendantiste, qui qualifie « d’encourageante » la méthode Valls, n’est pas encore favorable à entrer en phase de négociation et entend donc, à ce stade, poursuivre les discussions.

Le Front se félicite néanmoins de plusieurs avancées notables : le retour de l’État dans son « rôle d’équidistance » ; le socle des discussions établi autour de l’Accord de Nouméa ; des discussions politiques et institutionnelles qui ont lieu dans le pays ; ou encore la fin d’un « passage en force » de l’État et la « volonté manifeste » du chef des Outre-mer de « recherche du consensus ». 

« Rester vigilant »

Pour autant, le FLNKS annonce « rester vigilant » sur ce « processus » et pose d’emblée plusieurs « éléments incontournables » qui restent « à clarifier » avec Manuel Valls avant même d’envisager entrer en négociation. Sans grande surprise, il s’agit tout d’abord de la trajectoire vers la pleine souveraineté, qui « doit être assumée par la puissance administrante », insiste le mouvement, pour qui « la chance est donnée à la France de réussir enfin une décolonisation dans son histoire ».

Autres conditions posées : la présence du président du FLNKS, Christian Téin, aux négociations et le traitement judiciaire de la situation des « prisonniers politiques » ou encore la supervision de l’ONU durant toutes ces séquences de discussion et négociation. 

Le Front alerte aussi sur l’instabilité politique nationale, qui ne doit pas influencer l’avancée des tractations politiques à venir localement. « En France, les gouvernements tombent les uns après les autres. Si nous nous dirigeons vers une issue favorable dans les discussions avec Manuel Valls, l’État doit nous donner des garanties pérennes de sanctuarisation du processus de dialogue engagé, même si le locataire d’Oudinot venait à changer ». 

« Sortir par le haut »

Enfin, le mouvement met en garde, afin de maintenir l’apaisement et la sécurité dans le pays, des dérives de la « présence massive » de forces de l’ordre et des « contrôles au faciès » qui en découlent, autant de « points de tension »Dans ce contexte, la convention réunie au Carigou a donc confirmé le mandat de discussion de la délégation politique du FLNKS, mais en exigeant que des « réponses » soient apportées à l’ensemble de « ces éléments incontournables (…) avant de s’engager dans la phase de négociations ».

Dans cette période décisive, le FLNKS appelle enfin tous les militants nationalistes « à ne pas répondre à la provocation », car « il est de notre responsabilité de sortir par le haut et de se tenir informés. »

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes