Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : La coalition Les Loyalistes dénonce « un manque de respect » et un « sectarisme » des indépendantistes

De gauche à droite : Brieux Frogier, Gil Brial, Sonia Backès, Nicolas Metzdorf, Virginie Ruffenach et Alcide Ponga, signataires d'une lettre adressée à Gérald Darmanin (crédits Outremers360)

Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : La coalition Les Loyalistes dénonce « un manque de respect » et un « sectarisme » des indépendantistes

La coalition Les Loyalistes, membre de la délégation non indépendantiste, tire un bilan en demi-teinte de cette semaine de bilatérale sur l’avenir institutionnel calédonien. Si ces élus saluent la présence des indépendantistes à Paris, ils dénoncent « un manque de respect » et « un sectarisme » de ces derniers, qui n’ont pas souhaité les rencontrer.

Tour à tour devant la Première ministre, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, mais aussi, le groupe de contact à l’Assemblée nationale, le sénat ou encore, les partis politiques nationaux, les délégations indépendantiste et non indépendantiste se sont savamment évitées cette semaine à Paris. De quoi définitivement doucher les espoirs du gouvernement Borne d’entamer les discussions à trois, renvoyées au mieux à un futur proche : le déplacement de Gérald Darmanin en juin.

Il faut dire que la délégation du FLNKS n’avait pas mandat pour mener de telles discussions, même si les non indépendantistes ont, à plusieurs reprises, appelés leurs partenaires à une rencontre. « On est arrivé au bout de l’exercice des bilatérales, il faut maintenant qu’on arrive à se parler entre personnes qui vivent en Nouvelle-Calédonie. On ne peut continuer d’avoir un État qui fait le lien entre les uns et les autres », avait déclaré mardi la secrétaire d’État et membre Les Loyalistes, Sonia Backès. « Dès l’instant où on arrive à se retrouver autour de la table, on arrive à trouver des solutions ». 

Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin vendredi, puis envoyée à la presse, la coalition ajoute : « nous regrettons le refus des indépendantistes de s’assoir à la même table que nous. Cette attitude s’apparente à un manque de respect, voire une forme de sectarisme à notre égard. En effet, cette attitude malheureuse souligne une absence de reconnaissance de notre place en Nouvelle-Calédonie et néglige ainsi la majorité des Calédoniens ». « Nous avons constaté durant cette semaine la mauvaise volonté des indépendantistes à bâtir un avenir en commun et leur opposition à assurer une stabilité politique, institutionnelle et économique à la Nouvelle-Calédonie » ont ajouté les élus dans leur lettre. 

Dans leur courrier, la coalition Les Loyalistes demande au ministre Darmanin « de construire avec ceux qui veulent réellement avancer et de traduire juridiquement les évolutions constitutionnelles nécessaires à la bonne tenue des élections de 2024 et au développement de notre territoire », à savoir : « l’ouverture du corps électoral », « un titre non transitoire dans la constitution » ; « des institutions représentatives des calédoniens et du fait majoritaire » ; « une réorganisation de nos institutions et de l’exercice de nos compétences qui permette à la Nouvelle-Calédonie de retrouver la stabilité et l’attractivité nécessaire » ; et « un accompagnement de l’État dans l’indispensable relance économique ».

« L’engagement à nos côtés des groupes Renaissance et Les Républicains que nous avons eu l’occasion de rencontrer et sans doute d’autres avec lesquels nous n’avons pas encore eu l’occasion d’échanger à ce stade, nous permettent d’envisager sérieusement une modification constitutionnelle indispensable à la sérénité et à la visibilité de notre territoire qui a choisi par trois fois de rester au sein de la République et qui souhaite désormais s’y ancrer » ont ajouté les six élus signataires (Sonia Backès, Virginie Ruffenach, Nicolas Metzdorf, Gil Brial, Alcide Ponga et Brieuc Frogier). 

Ils appellent enfin à débuter les travaux pour cette modification constitutionnelle « au plus tard au mois de juin 2023 ». « Le ministre (Gérald Darmanin) nous a clairement dit : « Soit je ne fais rien et le temps fera son œuvre (...), soit je suis un ministre responsable, ça nécessite de prendre des risques et de faire avancer les choses, et je suis sur la deuxième option » », a confié le député Renaissance Nicolas Metzdorf.

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