Au Chili, la Polynésie défend son positionnement pour un câble sous-marin entre l’Asie et l’Amérique du Sud

La ministre Vannina crolas (au centre) effectue sa première mission hors Polynésie pour défendre la position de la Collectivité pour un câble reliant le Chili à l'Asie ©Présidence de la Polynésie française

Au Chili, la Polynésie défend son positionnement pour un câble sous-marin entre l’Asie et l’Amérique du Sud

La ministre polynésienne chargée des télécommunications, Vannina Crolas, s’est rendue au Chili afin de participer aux négociations relatives au projet et de câble sous-marin à fibre optique entre le Chili à l’Australie.

C’est sous l’invitation d’Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français à l’étranger, que la ministre polynésienne chargée des Télécommunications effectue cette première mission hors de la Polynésie.

L’objectif du projet de câble sous-marin à fibre optique de 13 000 km entre le Chili à l’Australie (Humboldt) est d’établir une connexion numérique entre l’Amérique du Sud et l’Asie en déployant un câble sous-marin à fibre optique alternatif aux câbles nord-américains existants et de fournir une connectivité à des territoires ne se situant pas sur la route des câbles actuels, tel que l’Île de Pâques. Pour ce faire, le gouvernement chilien étudie la piste d’un passage par Tahiti pour relier les deux continents.

A l’occasion de ses entretiens, la ministre Vannina Crolas, soutenue par Olivier Becht, défendra les intérêts de la Polynésie. « En effet, ce projet représente pour le territoire une véritable opportunité en termes de connectivité puisqu’il permettra d’augmenter la capacité d’absorption de flux des câbles actuels de l’OPT (Honotua et Manatua). De même, il pourrait permettre à la collectivité de se positionner en tant que Hub dans la région », indique la Présidence de la Polynésie.

Vannina Crolas doit s’entretenir avec plusieurs membres du gouvernement chilien, parmi lesquels les ministres des Transports et Télécommunications, de l’Économie ou encore, la secrétaire d’État aux Télécommunications du Chili. « A l’issue des discussions, le positionnement de Tahiti sur la route du câble devrait être conforté » espère l’exécutif polynésien.

Pour rappel, le projet de câble entre l’Asie et l’Amérique du Sud passant par la Polynésie date de plusieurs années déjà. En 2016, l’ancien président de la Polynésie s’était montré optimiste après un déplacement à Santiago et un entretien avec l’ancien chef d’État chilien. Entre-temps, un passage par Tahiti avait été abandonné, puis revenu sur le devant de la scène en 2022, à la faveur d’un nouveau gouvernement au Chili qui a confié le projet à H2, filiale du puissant groupe de shipping BW Group, qui connaît déjà les câbles transpacifiques.

Si les entretiens et négociations entre les gouvernements français, chilien et polynésien avancent lors de cette mission, un accord politique pourrait être signé lors de la possible visite à Paris du président chilien Gabriel Boric en juillet. Les ministres pourraient aussi, lors de cette mission, signer une déclaration d’intérêt bilatéral. Pour la France, il s’agira, outre défendre la position géographique de la Polynésie, de mettre également en avant l’entreprise française Alcatel Submarine Network.