Assemblée nationale : Les députés calédoniens entre « émotion » et « responsabilité »

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Assemblée nationale : Les députés calédoniens entre « émotion » et « responsabilité »

Les députés de Nouvelle-Calédonie, Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, ont fait leur rentrée parlementaire ce lundi 27 juin. Les deux élus siègeront dans les rangs de la majorité.

« Je ressens la même émotion, toujours autant chargée de responsabilité (…) avec une grosse pensée pour les Calédoniennes et Calédoniens qui ont porté leur suffrage sur nos candidatures (…) et une pensée pour l’ensemble des Calédoniens puisque je suis résolument tourné vers la défense de la voix des Calédoniens, quels que soient leurs sensibilités et leur circonscription » a confié le député de la 1ère circonscription, Philippe Dunoyer. 

Pour son premier mandat, Nicolas Metzdorf, jusqu’ici maire de la commune de La Foa, se montre plus concis : « C’est une rentrée classique avec les démarches administratives, les formalités d’usage. Et puis apparaît, avec la visite de l’Assemblée nationale, un sentiment de responsabilité ». En tête au premier tour et vainqueurs au second tour des Législatives en Nouvelle-Calédonie, les députés ont capitalisé sur les bons scores du président de la République dans l’archipel, lors de la présidentielle.

Mais à l’échelle nationale, la coalition présidentielle, qui n’a pas réussi à atteindre la majorité absolue, va devoir composer ces cinq prochaines années à l’Assemblée nationale avec une majorité relative. Et comme la plupart des députés ultramarins, pas beaucoup d’inquiétudes pour les députés calédoniens. « En Nouvelle-Calédonie, on fonctionne à la proportionnelle » explique Nicolas Metzdorf. « Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est élu à la proportionnelle et le gouvernement calédonien est un gouvernement collégial où toutes les sensibilités politiques sont représentées ».

Une combinaison somme toute naturelle pour le député calédonien, qui souligne le « pouvoir aux parlementaires, le consensus, le compromis, la négociation et les équilibres à trouver. Ça ne me changera pas du travail effectué en Nouvelle-Calédonie ». Pas d’inquiétude non plus pour l’avenir institutionnel de l’archipel qui se jouera durant cette mandature. Philippe Dunoyer se dit « plutôt confiant dans le processus (…) de ce référendum de projet ».

« Ce processus doit nous conduire à dégager un consensus autour d’une solution d’avenir définitif. Et si ces discussions sont bien menées à terme, si on parvient à dégager un consensus, il n’y a pas de raison que nous n’arrivions pas à convaincre plus de trois cinquièmes des députés et sénateur » pour « modifier la Constitution et inscrire dans le marbre l’accord », a ajouté le député Dunoyer.

Concernant la candidature de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, vivement critiquée en Outre-mer puisque la ministre a quitté son poste au Ministère seulement un mois après sa nomination, les députés calédoniens se veulent plus conciliants, voire enthousiastes. « C'est un enchaînement de circonstances qui n'était pas prévu », estime Philippe Dunoyer. « Le fait que Richard Ferrand n'ait pas pu être réélu a entraîné une question qui ne s'était pas posée avant le 19 juin ».

« C’est une bonne nouvelle pour les Outre-mer qu’une personne qui connaisse bien les dossiers ultramarins, les députés et les responsables politiques Outre-mer, devienne le Quatrième personnage de l’État » a ajouté Nicolas Metzdorf. « C’est une porte d’accès extraordinaire au sommet de la République et je ne m’inquiète pas pour le Ministère des Outre-mer car les talents ne manquent pas ».

Ce lundi, le jeune député calédonien a été élu par ses collègues du groupe Renaissance (ex-LaRem, membre de la coalition Ensemble !) candidat pour la présidence de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale. « Il faut que je voie l’ensemble de mes collègues ultramarins » a expliqué Nicolas Metzdorf qui entend aller chercher « consensus et un compromis » et « convaincre mes collègues que je serais un bon président de délégation ».