Pour surmonter la crise face à la baisse de plus de 50 % de son nombre de passagers, la compagnie Aircalin a annoncé, ce vendredi, ouvrir sa ligne directe Nouméa-Paris via Bangkok à partir du 11 décembre. Deux vols hebdomadaires sont ainsi prévus pour une durée de vol raccourcie à moins de 24 heures. Détails de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Alors que la compagnie voit son nombre de passagers et son chiffre d’affaires chuter « de 50 à 60% » à cause des exactions qui ont éclaté le 13 mai dans le pays, Aircalin passe à la deuxième phase de son plan d’urgence en annonçant l’ouverture d’une ligne Nouméa-Paris via Bangkok, entièrement opérée par la compagnie à l’hibiscus, dès le 11 décembre prochain.
« C’est un fait historique de poser nos ailes à Charles-de-Gaulle », se félicite Georges Selefen, directeur général d’Aircalin, pour qui ce projet (initialement prévu pour 2026) est désormais « une priorité absolue » et même « une question de survie ». Objectif : générer de nouveaux revenus pour la compagnie, en récupérant les recettes du second tronçon Asie-Paris, jusque-là opéré par la concurrence, et qui représente près de 60 % des bénéfices de la ligne Nouvelle-Calédonie-Hexagone.
Pour rappel, en raison de la crise qui frappe le Caillou depuis quatre mois, le chiffre d’affaires de la compagnie tout comme son activité sont divisés par deux cette année. Autrement dit, près de 225 000 passagers sont attendus en 2024, contre 455 000 prévus. C’est pourquoi le nombre de rotations a été revu à la baisse et les lignes vers Melbourne et Tokyo suspendues.
Deux fréquences hebdomadaires
À partir du 11 décembre, les vols Nouméa-Paris d’Aircalin partiront deux fois par semaine, les mercredis et les samedis (départ à 1h45 de Tontouta). Une escale technique de 2 heures à l’aéroport de Bangkok est prévue durant laquelle les passagers sortiront de l’avion.
Lire aussi : Aérien : Aircalin prépare son Nouméa-Paris via Bangkok et recrute une base à CDG
En revanche, à ce jour, les autorités thaïlandaises « n’ont pas encore ouvert leurs portes » à la compagnie, qui ne peut donc commercialiser que le tronçon Tontouta-Charles-de-Gaulle, sans possibilité de s’arrêter à Bangkok depuis Nouméa et Paris. Néanmoins, la compagnie s’attelle à obtenir ces autorisations dans les meilleurs délais qu’elle espère décrocher avant le lancement de la ligne. Ce qui permettrait ensuite de commercialiser des vols à destination et au départ de Bangkok.
À noter que l’ouverture de cette ligne fera passer de quatre à trois le nombre de rotations hebdomadaires avec Singapour (hors vacances scolaires).
Moins de 24 heures de vol
Cette ligne offrira « la route la plus courte » pour rallier l’Hexagone, assure Georges Selefen, qui annonce moins de 24 heures de vol (23h40 pour être précis). Dans le détail, la durée de vol Nouméa-Bangkok est estimée à 10 heures 10 (et 9h50 dans le sens inverse) et le Bangkok-Paris à 13 heures 30 (12h10 dans le sens retour).
Vers de nouveaux avions ?
Dans un premier temps, au vu du calendrier serré et des finances exsangues de la compagnie, Aircalin opérera son Nouméa-Paris avec ses deux A330 néo, « qui sont tout à fait adaptés à ces vols », assure Georges Selefen. En revanche, le directeur général de la compagnie a d’ores et déjà « signé un contrat » avec Airbus en vue de faire l’acquisition de deux A350 qui pourraient être livrés d’ici fin 2026 et fin 2028, ce qui permettrait d’augmenter la capacité de fret et de passagers (passant de 291 à 340 sièges à bord).
« Il faut chercher les financements et on n’est pas encore arrivés à boucler cette étape. Si nous parvenons à retrouver 80 % à 90 % de notre chiffre d’affaires d’avant 13 mai grâce au lancement de cette ligne, ce qui est notre objectif, cela pourrait permettre de les financer », estime le directeur général.
Quels prix ?
La commercialisation des billets sera ouverte à partir du lundi 16 septembre sur le site de la compagnie. En termes de tarifs, Aircalin promet des prix « détendus » afin de rester « compétitifs » face aux nombreuses autres compagnies qui opèrent des vols depuis le hub de Bangkok vers la France et l’Europe. En période basse, les prix d’appel devraient se situer en dessous de 200 000 francs aller-retour, et au-dessus de 200 000 francs en haute saison (soit environ 1 800 à 2 000 euros).
Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes