Dans un courrier co-signé avec le Secrétaire d'Etat chargé de la mer Hervé Berville, le ministre délégué aux outre-mer Jean-François Carenco interpelle à nouveau le commissaire européen à l'environnement, aux océans et à la pêche sur les conditions bloquant le renouvellement de la flotte de pêche à Mayotte.
La Commission européenne a autorisé en mars 2022 la France à distribuer des aides pour le renouvellement de la flotte de pêche dans les territoires d'outre-mer pour un montant de 63,8 millions d'euros. Cependant, la Commission européenne demande aux autorités françaises de démontrer qu’il existe un équilibre entre la capacité de pêche et les possibilités de pêche du segment de flotte de la région ultrapériphérique à laquelle le navire de pêche appartiendra. C'est cette condition qui bloque le processus de financement du renouvellement de la flotte de pêche à Mayotte dont l'enveloppe est de 7.5 millions d’euros pour le territoire. « Il apparaît paradoxal que le Commission Européenne, pour renouveler la flotte de pêche à Mayotte, une obligation d'équilibre entre les capacités et les possibilités de pêche alors que le règlement européen exonère la pêche artisanale d'un plafond de capacité jusqu'au 31 décembre 2025», soulignent les deux membres du gouvernement dans un courrier dont s'est procuré Outremers 360.
Pour rappel, le ministre Jean-François Carenco s’était rendu à Bruxelles pour rencontrer le Commissaire européen chargé de la pêche et l’alerter sur l’urgence du renouvellement de la flotte de pêche des RUP et l’accélération du calendrier d’ouverture des aides. Devant les sénateurs le 6 octobre dernier, Jean-François Carenco avait réaffirmé que « la France prend des initiatives fortes pour renforcer la protection de la biodiversité de ses espaces maritimes en Outre-mer. Les pêcheurs ultramarins doivent pouvoir pêcher mieux ; c’est tout l’enjeu de notre combat pour le renouvellement des flottes avec la Commission Européenne».
Le Ministre délégué aux Outre-mer et le Secrétaire d'État chargé de la mer ont également rappelé « l'urgence locale » d'accélérer l'accès aux aides de renouvellement de la flotte de pêche. « Le financement de la construction de 50 à 100 navires de pêche constitue un préalable indispensable à la constitution d'une filière de peche durable et assurant les besoins des consommateurs locaux... Il est donc fondamental de faire preuve d'une logique d'application adaptée des règles communautaires dans le droit fil de l'article 349 du TFUE reconnaissant le spécificités des RUP».