Mayotte : Un nouveau baromètre de la lutte contre l'immigration clandestine et de la lutte contre l’habitat illégal

© Isabelle Bonillo

Mayotte : Un nouveau baromètre de la lutte contre l'immigration clandestine et de la lutte contre l’habitat illégal

Le second baromètre mensuel et trimestriel de la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal a été publié en fin de semaine dernière. Il en ressort des chiffres très encourageants qui semblent montrer que les moyens déployés par l’État portent leurs fruits. Néanmoins, tout cela reste à confirmer, alors que la crise sanitaire n’est pas terminée.Un article de notre partenaire France Mayotte Matin.

106 kwassas ont été détectés en mer en mars 2021. Cela représente une hausse de 231% par rapport à mars 2020. Le mois dernier, 77 embarcations de fortune ont été interceptées ou ont fait demi-tour, 57 kwassas ont été détruits, tandis que 740 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés dont 46 passeurs. Là encore, les hausses oscillent entre +300 et +600% et tendent à prouver que les moyens nouveaux déployés en mer sont efficaces. Sur terre, les interpellations ont augmenté de 85% entre mars 2020 et mars 2021 (2 751 interpellations). Les reconduites ont également augmenté de près de 100 % avec 2 902 reconduites en mars 2021. La comparaison reste cependant à relativiser, puisqu’il y a un an, l’Union des Comores répondait au confinement du 101ème département par un refus d’accueillir ses ressortissants expulsés de Mayotte. Quoi qu’il en soit, depuis janvier, 7 214 reconduites ont eu lieu, contre 6419 en 2020 et 6789 en 2019, année record avec plus de 27000 reconduites en 12 mois. Il conviendra donc de suivre si la tendance se confirme dans les prochains mois et si les moyens permettent vraiment de reconduire davantage et surtout de stopper le flux migratoire.

Concernant la lutte contre l’habitat illégal, cette fois pas de comparaison possible avec 2020. Les objectifs ont été fixés pour 2021 et les résultats sont très encourageants. En mars, 238 cases en tôle ont été détruites et 181 étrangers en situation irrégulière ont pu être interpellés. Un dernier chiffre qui prouve sans doute que les habitants illégaux des quartiers décasés n’attendent pas les forces de l’ordre pour partir.

En effet, des quartiers comme la Jamaïque accueillent sans aucun doute beaucoup plus de clandestins mais ces derniers fuient à l’annonce du décasage à venir.

Quoi qu’il en soit, le préfet avait fixé la destruction de 400 cases en tôle au 1er semestre 2021. Ce sont finalement 448 habitations de fortune qui ont été détruites du 1er janvier au 31 mars. À noter que 85 personnes ont été hébergées. Là encore, il conviendra de suivre si la préfecture continue à remplir ses objectifs dans les prochains mois. Mais la tendance apparaît positive.


Pierre Bellusci