L'intersyndicale l'avait annoncé, la grève chez EDM (Electricité de Mayotte) a commencé le 7 juin en l'absence de propositions de la direction sur les revendications. La rencontre entre la direction et les syndicats est prévue pour jeudi prochain, la grève, elle a déjà commencé. Le directeur est à Paris pour négocier la transition énergétique de l’entreprise.Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Ils sont un peu plus de 60 à avoir cessé le travail à l'appel du préavis de grève lancé par l'intersyndicale d’EDM. Les organisations syndicales sont parfaitement en phase avec le fait que les négociations salariales ne dépendent pas de Mayotte et que les négociations de branches sont actuellement en cours. Pour autant, ils reprochent à la direction de ne pas avoir fait de propositions sur les autres revendications. La direction aurait adressé un courrier aux salariés peu après l'envoi du préavis de grève, il ne contiendrait pas de réponse sur la vision du développement de l’entreprise.
De son côté Claude Hartmann, le directeur général explique qu'il est actuellement dans l'Hexagone (d'où la programmation de la réunion jeudi prochain à son retour) avec une délégation du Conseil départemental pour négocier les modalités de conversion des centrales de gasoil vers du biocarburant. Il rappelle que voilà deux ans la centrale des badamiers était condamnée à cause du carburant polluant, le gazole, qu'elle consomme. Elle a pu gagner du temps grâce à l'expérimentation de biocarburant menée depuis un an maintenant.
Cette expérimentation porte ses fruits, l'idée maintenant est de l'étendre à la centrale de Longoni après l'avoir généralisé sur le site des badamiers. EDM se convertirait ainsi au biocarburant limitant d'autant les rejets de dioxyde de carbone, facteur du réchauffement climatique : remplacer un carburant fossile par un carburant issu d'énergies renouvelables permet également d'améliorer la qualité de l'air de Mayotte. Claude Hartmann considère que c'est un véritable projet d'évolution pour l'entreprise pour préserver l'emploi et pour repenser totalement le modèle de production.
Par Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin
