Mayotte : La valorisation et la structuration de la filière pêche progresse

© Parc marin de Mayotte

Mayotte : La valorisation et la structuration de la filière pêche progresse

La filière de la pêche mahoraise continue sa structuration, avec la construction de 7 points de débarquements situés tout autour de l’île. Des chantiers qui avancent bien malgré les obstacles et défis, pour une filière en plein développement… Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Les projets en cours pour valoriser la pêche mahoraise sont nombreux, et sont tous menés de front. Parmi ceux-ci, le renouvellement des navires, les dispositifs de concentration de poissons, et la construction des points de débarquement. Et ces derniers, composés de ponton et de halles à marée, avancent bien. Parmi les 7 points en construction, les deux plus anciens (financés en 2018) sont ceux de Kani kéli, et de Bandrélé Nyambadao. Kani kéli est pour l’heure celui le plus abouti, avec déjà une cale de mise à l’eau, un ponton, une halle à marée, mais un défaut aura été relevé sur celui-ci: le ponton flottant est perfectible, et ce premier dossier aura changé la donne en termes de portage sur des endroits aux configurations similaires. L’on s’orientera ainsi parfois vers des pontons fixes plutôt que flottants, bien qu’ils soient deux fois plus chers et nécessitent plus de financements. A Bandrélé, le chantier de la halle à marée a démarré, les travaux de terrassement sont terminés, la phase de maçonnerie est commencée : le chantier devrait être livré en mai prochain. 

Les travaux pourraient commencer en janvier, mais des points d’interrogation persistent quant à la durée de l’étude, une problématique qui reviendra souvent sur le sujet. Parmi les projets financés en 2019, l’on comptera le ponton de Mtsahara, soumis à une étude d’impact d’une durée de 9 mois, avec des travaux qui devraient commencer en décembre 2022. Celui, un peu particulier, de Chiconi-Sada : un dossier particulier puisque le ponton doit se situer à Chiconi (avec là aussi un commencement prévu en 2022 suite à l’étude) et une halle à marée à Sada. Sur cette halle, les travaux pourraient être bouclés d’ici décembre 2022. A Petite-Terre, les travaux de la halle ont démarré, la livraison est prévue pour septembre. Enfin, sur les financements de 2020, à Koungou les travaux de la halle à marée devraient commencer en février prochain ( sous réserve de l’étude là encore), pour un commencement des travaux d’ici décembre 2022. 

Et finalement à Mtsapere, le port de pêche, de nombreuses questions se posent, beaucoup reste à déterminer. Quoiqu’il en soit, si les pontons ne sont pas inquiétés par la fin des délais d’utilisation des Fond Européens pour les Affaires Maritimes et la Pêche, c’est bien le cas des halles à marées, en partie financées par ces derniers. Il faudra donc achever les travaux et utiliser les fonds d’ici juillet 2023, faute de quoi ceux-ci seront perdus. 

Le marché de la halle de pêche de Sada vient d’être lancé  

Dans le centre-ville de Sada, au bout de la rue Moussa Baba, les pêcheurs verront bientôt émerger un nouveau dispositif : une halle de pêche, lieu de réception et de stockage des poissons, composante essentielle dans le circuit de l’activité de la pêche, verra bientôt le jour. Le marché pour la construction de la structure vient d’être lancé, pour un rendu final qui devra offrir une accessibilité aisée pour les pécheurs depuis leur point de débarquement, le tout en proposant un aménagement cohérent avec des activités adaptées à l’activité. En amont du projet, les besoins de la ville de Sada ont été analysés, ceux-ci démontrant une quantité quotidienne moyenne de 6 navires de taille moyenne et une production journalière moyenne de 780 kg de poisson. Ainsi, tenant compte de la projection d’ici 2040, les équipements préconisés devront pouvoir traiter et stocker 2340 kg de poissons au quotidien. 

Face au constat des nombreuses carences en termes d’infrastructures indispensables pour rendre l’activité de la pêche rentable et pérenne pour les mahorais, une telle structure aura des effets bénéfiques pour Sada, que ce soit directement en facilitant l’activité des pêcheurs, ou indirectement en permettant à sa population un accès plus facile à des marchandises mieux stockées… 

Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin