Entre le phénomène de subsidence et les effets négatifs du réchauffement climatique, l’île au lagon se trouve plus que jamais confrontée au risque de submersion. C’est dans ce contexte que la communauté de communes de Petite-Terre a été sélectionnée avec dix autres collectivités par le Cerema et l’Association nationale des élus du littoral pour se voir accompagnée dans la préparation du territoire face à la montée des eaux. Une problématique qui pourrait bien concerner l’ensemble de l’île... Un sujet de France Mayotte Martin.
En 12 mois à peine, Mayotte perdait près de 15 cm de hauteur face au niveau de la mer. Un phénomène de subsidence engendré par la récente activité volcanique sous-marine mahoraise à laquelle s’ajoute l’inexorable montée du niveau des océans, fruit d’un réchauffement climatique qui s’accélère drastiquement depuis le début du siècle. Les grandes marées se font plus grandes que jamais atteignant jusqu’à 4m30, pour des conséquences parfois dramatiques sur les habitations : près de 80 % des villages de Mayotte sont situés sur le littoral...
C’est dans ce contexte que la communauté de communes de Petite-Terre a répondu à l’appel à partenaire lancé par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) et l’Anel (Association nationale des élus du littoral). En octobre 2019, les deux entités lançaient cet appel conjoint en vue d’accompagner des collectivités littorales volontaires dans la préparation de leur territoire. En tout, une dizaine de collectivités ont été sélectionnées - dont celle de Petite-Terre - et se verront épaulées dans le développement et la valorisation de leurs démarches d’aménagement des littoraux.
Une excellente nouvelle pour la collectivité, et une initiative dont on espère qu’elle pourra peut-être inspirer les autres collectivités de Mayotte. Car Petite-Terre est loin d’être la seule communauté de commune concernée par ce défi climatique. Tous gardent en mémoire les récentes inondations du village et de la route nationale d’Iloni, bien plus violentes encore cette année qu’à l’accoutumée, et les multiples communiqués préfectoraux sur les conditions d’évacuation des villages en cas de sinistre.
À la vue de l’accélération flagrante de ces phénomènes naturels, repenser l’aménagement du littoral pourrait vite devenir un défi majeur pour les autorités de l’île au menaçant lagon. Une priorité en devenir sur laquelle il s’agit d’œuvrer au plus vite : ce genre de dossier jonché de contraintes techniques est long et difficile à mener, sans oublier un coût substantiel...
Mathieu Janvier pour France Mayotte Matin
