Le cyclone Chido en décembre 2024, suivi de près par le cyclone Dikeledi le mois suivant, se sont révélés dévastateurs pour le secteur de l’immobilier. Pour accélérer la phase de reconstruction, la CUF (Commission d’urgence foncière) et la SIM (Société immobilière de Mayotte) ont signé une convention ce jeudi 11 septembre. Détails avec notre partenaire Mayotte Hebdo.
Cédric Maleysson, directeur de la CUF, a tenu à remercier son nouveau partenaire. Face à Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM, il rappelle l’intérêt de cette collaboration récente. " On travaille déjà main dans la main pour accélérer la régularisation des personnes occupant des logements SIM dans le cadre de la prescription trentenaire. " Les actions de la CUF comportent un double intérêt : libérer du foncier et sécuriser les Mahorais.
Face à Cédric Maleysson, Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la SIM de Mayotte, a souligné qu’il tenait à apaiser la situation. " On s’est rendu compte ces dernières années qu’on a beaucoup de logements occupés. Il faut se replacer dans le contexte. À l’époque, les gens laissaient leur maison sur demande de la mairie. L’état d’urgence est arrivé après… D’accord, la SIM a du foncier occupé. Mais parfois, c’est nous qui avons empiété sur du foncier qui ne nous appartenait pas. Il faut recontextualiser la situation. "
Le directeur de la SIM a également reconnu que la gestion foncière était un métier à part entière, et que la SIM manquait de professionnels dans ce domaine. Le partenariat avec la CUF permettra à la SIM de collaborer avec leur équipe d’enquêteurs. Ces derniers sont les agents qui se rendent sur le terrain. Ils sollicitent différents services afin d’obtenir les informations et les preuves qui permettent de régulariser les occupants mahorais. L’équipe, présente au complet à l’occasion de la signature de la convention, bénéficiera d’un plus grand pouvoir d’action.
Cédric Maleysson n’a pas caché son enthousiasme. Les personnes référencées chez la SIM et la CUF pourront contacter les enquêteurs " dès demain " pour commencer à œuvrer rapidement. Les deux organismes se donnent trois mois pour mettre en place la collaboration. Une réunion hebdomadaire dans un premier temps, puis trimestrielle, permettra de faire le point sur les difficultés et " d’avancer dans le bon sens ".
Selon le directeur de la CUF, tout le monde sort gagnant. Certains occupants des logements de la SIM résident sur leur terrain depuis plus de trente ans, mais c’est toujours à la SIM qu’incombe le paiement de la taxe foncière. " L’usager sera exclusivement chez lui, et sera assuré que ses enfants et ses petits-enfants hériteront du terrain. En revanche, ce sera à lui de payer la taxe foncière à partir de la régularisation. Aujourd’hui, la DRFIP (Direction régionale des finances publiques) n’a pas toutes les rentrées qu’il faut pour les redistribuer aux communes. "
Par Mayotte Hebdo