Mayotte : Décès d'un deuxième lycéen après une agression

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Mayotte : Décès d'un deuxième lycéen après une agression

Un lycéen de 17 ans est mort jeudi matin après avoir été agressé par une dizaine d'individus à Mamoudzou, selon une source policière, une semaine après l'assassinat d'un autre lycéen.

Selon les témoins de la scène, le jeune homme a été entouré par une bande et agressé à coups de tournevis devant une boulangerie du quartier de Kavani, à un kilomètre de son lycée. Les agresseurs se sont enfuis, laissant la victime au sol. Les secours sont arrivés rapidement sur place. Mais le jeune homme a succombé à ses blessures avant d'arriver à l'hôpital de Mamoudzou.

Une personne a été arrêtée, selon une source policière. Les policiers ont été appelés en renfort dans le quartier de Kavani pour éviter que la situation ne dégénère et des représailles. Plusieurs collèges et lycées de Mayotte ont décidé d'écourter les cours et de faire rentrer les élèves chez eux plus tôt, a indiqué le rectorat. Ce drame intervient une semaine après une autre agression mortelle, celle de Miki, jeune homme de 17 ans, poignardé devant le lycée du Nord à Mtsangadoua dans le nord de l'île. 

Trois personnes dont deux mineures ont depuis été placées en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo et sont poursuivies pour assassinat. « Dans ce contexte d'insécurité », le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, « a condamné avec la plus grande fermeté ces agissements et lancé un appel au calme ». « Ce drame se produit peu après l'installation du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de Mamoudzou. Avec ce dispositif, la Ville s'engage, aux côtés de ses partenaires, dans un travail de proximité et de médiation au cœur des quartiers afin d'anticiper ou détecter l'évolution de la délinquance », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les agressions en milieu scolaire ou à proximité des établissements sont devenues courantes à Mayotte, tout comme les violences urbaines. Une situation qui exaspère les habitants et qui malgré les renforts de forces de l'ordre semble insoluble. En 2018, les Mahorais étaient descendus durant trois mois dans les rues et avaient paralysé l'île pour demander plus de moyens humains et financiers pour lutter contre l'insécurité.

« En une semaine, à Mayotte, deux lycéens ont été sauvagement assassinés, à l'arme blanche, par des bandes barbares », et « les rixes et les agressions violentes se sont multipliées aux abords des lycées, à Mamoudzou, à Kahani, à Mtsamboro », a dénoncé le député LR Mansour Kamardine. Il a regretté « qu'à aucun moment le gouvernement ne s'exprime, laissant les familles mahoraises, les élèves, le monde enseignant et les acteurs locaux à leurs peines, leurs craintes et leurs moyens d'action limités ».

Avec AFP.