Les patrons de Mayotte demandent à l’État plus de fonds

Les patrons de Mayotte demandent à l’État plus de fonds

Les représentants mahorais du Medef, de la CPME, de la FMB TP et de l'UMIH ont envoyé une lettre au ministère des Outre-mer pour réclamer plus de moyens et l'élargissement des dispositifs étatiques d'aides financières aux entreprises mahoraises, fragilisées par la crise sanitaire. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

Le 101ème département français, déjà économiquement à la traîné sur ses semblables, aurait-il été le plus pénalisé par la crise du Covid-19, et par les mesures sanitaires qui en ont directement découlé ? C'est en tout cas la conviction des représentants mahorais des syndicats patronaux, qui viennent de monter au créneau pour relancer l'économie sur l'île, en envoyant une lettre à Sébastien Lecornu, ministre des Outre- mer. 

Elle et ils sont quatre à avoir signé cette missive : Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte, Bourahima Ali Ousseni, président de la CPME Mayotte, Julian Champiat, président de la FMB TP (Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics) à Mayotte, et Charles-Henri Mandallaz, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). L'essentiel de cette demande écrite commune tient en une demande de fonds de solidarité renforcés, et spécifiques, pour le département de Mayotte. 

Plus précisément, les président(e)s des syndicats patronaux de l'île réclament un décret qui reclasserait les entreprises mahoraises au même régime régional que celui des stations de ski : « l'aide liée aux entreprises éligibles aux secteurs S1, S1 Bis et S2 laisse en marge beaucoup d'entreprises qui ont de fortes pertes, sans aide ou avec des aides trop limitées étant donnée leur fragilité ». 

Un second confinement fatal aux entreprises mahoraises 

D'autre part, les quatre signataires souhaitent aussi l'application des aides gouvernementales aux entreprises « pour la période du 28/01/2021 au 31/03/2021, avec effet rétroactif, et ce, en période glissante et non pas exclusivement par mois ». Cette requête s'appuie sur le confinement partiel qu'ont connu les communes de Bouéni, Dzaoudzi – Labattoir et Pamandzi, dont les entreprises ne bénéficient que d'aides à partir du 6 février 2021 actuellement, date du confinement généralisé à Mayotte. 

De plus, les représentants patronaux avancent que « la perte de chiffre d'affaires sur les cinq semaines de confine ment, à cheval sur 2 mois, excluent [les entreprises mahoraises] lorsque le calcul se fait mois par mois ». Il est en effet de notoriété publique que ce confinement de plusieurs semaines, qui est déjà le second sur Mayotte après celui ayant couru du 17 mars au 11 juin 2020, a mis à nouveau en souffrance de très nombreuses sociétés des secteurs du commerce, de l’hôtellerie, de la restauration, du transport scolaire, de la formation, ou encore des services. 

Seulement, pour le Medef, la CPME, la FMBTP et l'UMIH, les aides gouvernementales sont toujours trop faibles pour renflouer les entreprises mahoraises : « Notre territoire, déjà fortement pénalisé par une liaison aérienne contrainte et onéreuse pour les entreprises, subit de nouveau des conséquences démesurées eut égard à sa situation particulière ». 

Axel Nodinot pour France Mayotte Matin