Les deux députés de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot) et Mansour Kamardine (LR), ont apporté lundi matin leur « soutien » à l'opération dite « Wuambushu », amorcée par le gouvernement pour endiguer la délinquance et l'immigration illégale au sein de l'archipel.
Les autorités entendent procéder, dans le 101e département français, à des expulsions d'étrangers en situation irrégulière, pour la plupart originaires des Comores, et au « décasage » de quartiers insalubres, souvent squattés.
« On soutient cette opération, qu'on a appelée de nos vœux. C'est à notre demande, nous Mahorais, que le gouvernement a lancé cette opération. Les bidonvilles sont des foyers d'insécurité, de violence, qui abritent les trafiquants et les gangs qui sèment la terreur », a défendu Estelle Youssouffa, invitée de la matinale de Radio Classique.
Mansour Kamardine a de son côté salué sur CNews une « opération de la dernière chance ». « Nous espérons que les choses vont changer et que la peur va changer de camp », a-t-il ajouté, décrivant un archipel plongé dans le « chaos permanent ». Plus de 2 000 forces de l'ordre et agents de l'administration sont mobilisés pour cette opération dite « Wuambushu » (« reprise » en mahorais).
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Dimanche, l'association Droit au logement (DAL) avait appelé les autorités à stopper cette opération, qu'elle qualifie de « brutale » et d' « anti-pauvres ». « Il y a une vraie obscénité à entendre ça. Au fond, que disent ces associations ? Qu'il faut maintenir les bidonvilles ? Qu'il faut maintenir des gens sur un territoire alors qu'ils n'ont pas le titre de séjour nécessaire ? », a répondu lundi Estelle Youssoufa.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île. En 2022, les autorités ont procédé à 25 380 reconduites à la frontière, selon la préfecture de Mayotte.
Avec AFP.