Mercredi, dans la salle de réunion de la CCI, les acteurs économiques des secteurs maritimes réunis au sein du Cluster maritime de Mayotte ont rencontré Denis Robin, le Secrétaire général de la Mer par ailleurs ancien Préfet de Mayotte, et Frédéric Moncany de Saint-Aignan, Président du Cluster Maritime Français.

Un cluster a pour principe de réunir dans une instance de réflexion des entreprises ayant des activités très différentes mais qui évoluent autour d’une thématique centrale pour créer ensemble des solutions susceptibles de dynamiser l’activité de tous, en un mot il s’agit de faire vivre l’économie de bleu de Mayotte. Pour une île entourée par la mer, sur le principe c’est plutôt une bonne idée. 

« Mayotte a créé un cluster maritime, il s’agit du regroupement de toutes les entreprises qui se développent sur la thématique maritime » déclare Denis Robin, le SG de la Mer venu en déplacement pour l’occasion. Il semblait plutôt heureux de se retrouver une nouvelle fois sur l’île, là où il fut Préfet à la fin des années 2000 au moment notamment du référendum de 2009. Denis Robin avait promis de revenir pour la naissance de l’instance, il a tenu parole.

Ce nouvel outil qui vient de voir le jour est présidé par Norbert Martinez. Il s’agit donc d’un espace où les entreprises se rencontrent, débattent et construisent ensemble des projets autour du maritime. Il est structuré en filières thématiques, filière portuaire, pêche, plaisance, tourisme... « A l’image du Cluster Maritime Français » explique Frédéric Moncany de Saint-Aignan, qui ajoute « nous sommes heureux de rencontrer nos confrères de Mayotte pour les accompagner au sein de notre réseau des Clusters Maritimes Ultramarins ». Pour Denis Robin, toutes ces filières ne peuvent se développer que si elles ont une vision commune et donc travaillent en synergie.

L’accompagnement par les pouvoirs publics locaux est ensuite essentiel dans la construction de l’économie bleue ; les filières de l'État que sont les gestionnaires de la réglementation et des financements seront des interlocuteurs quotidiens. Le cluster devient alors l’interlocuteur pour fédérer toutes les énergies.

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Bien évidemment, la pêche est une activité centrale de notre économie, elle est donc au cœur des priorités du territoire. Norbert Martinez explique que les problèmes de ces professionnels sont énormes, entre les besoins et les obligations c’est une profession en grande difficulté aujourd’hui. Le cluster sera une aide supplémentaire pour tenter d’obtenir enfin des réponses ? 

Pour le Secrétaire général de la Mer, la question port de Longoni dépasse le cluster, c’est l’outil dont Mayotte a besoin pour se développer de façon harmonieuse. Denis Robin affirme que régler la question des relations du port avec ses partenaires est essentiel et qu’il aura à s’en entretenir aujourd’hui avec l’autorité compétente à savoir le Président du Conseil départemental. « Le port de Longoni est la porte d’entrée de l’île et il a besoin d’assurer ces missions pour piloter la question des prix et éviter les ruptures d’approvisionnement ».

Parmi les premiers projets que Norbert Martinez, le nouveau président et son équipe, on retrouve la recherche pour éventuellement faire renaître la filière aquacole. La question du transport de personnes par la mer est aussi un chantier d’intérêt. Les projets ne manquent pas, l’ambition est au rendez-vous, il semblerait que les participants aient eu de bonnes idées pendant les échanges qui ont duré tout l’après-midi. Mais comment passer de l’idée au concret ? C'est là que l’efficacité de ce cluster sera évaluée. 

Avec Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin