La Réunion : Les conteneurs vides saturent le Grand Port

La Réunion : Les conteneurs vides saturent le Grand Port

Les difficultés liées à la logistique autour des conteneurs maritimes dans le Grand Port de La Réunion deviennent de plus en plus difficile à gérer. La saturation des espaces de stockages amène parfois les transporteurs à devoir assurer provisoirement eux même le traitement des conteneurs maritimes utilisés. Malgré l’annonce récente de l’agrandissement du terminal, le syndicat Transport et Logistique de France (TLF), dans un communiqué paru ce mardi 1er décembre, appelle les compagnies maritimes à prendre leurs responsabilités.

La situation est devenue insupportable, explique le syndicat TLF dans son communiqué, dans un contexte de crise sanitaire qui impacte fortement les flux de marchandises. En cause, la non-évacuation des conteneurs vides, dont le nombre est estimé à plus de 3500 sur le territoire.
Si les transporteurs ont la charge de traiter et distribuer les marchandises reçues par bateau cargo, l’évacuation des conteneurs, une fois vidés de leur marchandise, revient aux compagnies maritimes. C’est à ce point de la chaîne que l’organisation fait défaut.

En raison du manque de place, les transporteurs se voient parfois refuser la dépose de conteneurs vides dans l’enceinte du Grand Port, et doivent alors gérer seul le stockage et la logistique. Lorsque des places finissent par se libérer, les délais imposés au retour du conteneur sur le port se limitent parfois à quelques heures, en raison d’une gestion en flux-tendu permanente. Délais bien souvent impossibles à tenir. Au-delà de la problématique de logistique évidente, c’est un surcoût non-négligeable qui est engendré. « Plus que de l’agilité, c’est surtout de l’argent qu’il aura fallu aux transporteurs puisque les professionnels estiment le surcoût de ces manipulations à plus de 100 euros  par conteneur, soit un préjudice estimé, pour l’ensemble des entreprises du secteur, à plus de 40.000 euros par jour d’arrêt de reprise des conteneurs vides » indique le communiqué du TLF.

Rappelant que l’évacuation des conteneurs vides est du ressort des compagnie maritimes, le syndicat estime que les futurs 172 emplacements annoncés par le Grand Port ne pourront changer la donne actuelle, sinon la repousser. Les professionnels du transport et de la logistique réunionnais appellent donc aujourd’hui les grandes compagnies maritimes à prendre leurs responsabilités, évoquant les conséquences subies par les importateurs encombrés de conteneurs vides et les transitaires qui voient leurs coûts augmenter. Selon le TLF, le risque n’est autre que l’augmentation des prix des produits importés en raison des surcoûts engendrés et une saturation totale du port, à l’approche de la période des fêtes de fin d’année.

Damien CHAILLOT