La 60ème édition du Salon International de l’Agriculture bat son plein depuis le samedi 24 février. La semaine a débuté avec l’inauguration officielle du village Réunion. Cette année, ce sont 37 exposants réunionnais qui accueilleront les nombreux visiteurs de l’événement jusqu’au 3 mars prochain. L’occasion de revenir avec Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de La Réunion sur les objectifs de la délégation pour cette année 2024, il est allé défendre les dossiers prioritaires avec la ministre Marie Guévenoux.
Outremers360 : Le village Réunion a pris place au cœur du Salon International de l’agriculture. Le Département, mais également la Région, la Chambre de l’agriculture et l’Île de La Réunion Tourisme ont accompagné la délégation réunionnaise dans la préparation de cet événement…
Cyrille Melchior : La société d'aujourd'hui demande à notre production agricole de fournir les meilleurs produits, de meilleures qualités, en quantité suffisante. Il est normal pour nous d’accompagner nos agriculteurs. Il y a une trentaine d’années, les premiers agriculteurs, producteurs sont venus ici. Ils étaient peu nombreux. Aujourd’hui, ils sont 37, de différentes filières : de la vanille, en passant par le miel, les confitures, le rhum… Le Salon International de l'Agriculture, c’est la vitrine des savoir-faire du monde. Toute l’excellence y est représentée. Et La Réunion se doit d’en faire partie.Diverses productions de La Réunion sont valorisées ici et nous amplifions, au fil des années, notre présence. Aujourd'hui, ce sont 800m2 de stand que nous proposons à nos producteurs pour un budget, pour le Département, de l'ordre de 640 000 euros.
C’est un rendez-vous important pour ces producteurs et agriculteurs. Et s’ils sont heureux d’être là, ils crient leur détresse et demandent à être aidés, plus encore, surtout au vu de la situation à La Réunion suite aux derniers phénomènes météorologiques…
Et c'est normal ! Même si le Salon International de l’Agriculture est l’occasion pour nous de faire valoir une agriculture réunionnaise résiliente, résolument tournée vers l’objectif de souveraineté alimentaire à moyen terme, nous voulons plus de sécurité alimentaire, mais pour cela, il faut aussi accompagner le monde agricole. Quand vous habitez à La Réunion, une île au fin fond de l'océan Indien, éloignée des grands centres de production, le défi de la sécurité alimentaire doit être relevé et c'est ce que nous faisons. Je salue le travail qui est réalisé par l'ensemble du monde agricole réunionnais : les professionnels, les producteurs, ceux qui transforment ces produits… La Collectivité départementale est là pour accompagner et nous voyons les résultats aujourd'hui : les produits de La Réunion sont très demandés ici, sur le plan national, mais aussi à l'international ! Je dirais qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais nous avons quand même fait beaucoup de progrès depuis ces dernières années.
Les revendications des agriculteurs vous sont remontées. Vous-même les remontez au niveau national. Vous avez d’ailleurs été reçu, ce matin par la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Qu'en est-il ressorti ?
J'ai réexpliqué à Madame la Ministre tous les efforts que nous faisons. Lorsqu'il y a des catastrophes naturelles, comme Belal dernièrement, qui a frappé de plein fouet l'agriculture réunionnaise ; lorsque nous voyons régulièrement des cataclysmes s'abattre sur nos territoires insulaires, il nous appartient d'accompagner les agriculteurs. C’est ce que nous faisons en aidant à la replantation et à protéger les serres. Pour cela, nous avons besoin que l'État déclare l’île en situation de catastrophe naturelle. Nous demandons que cette reconnaissance se fasse le plus tôt possible. Cela a été le cas cette année, ce qui nous a permis d'enclencher tous les dispositifs d'aides et d'accompagnements du Département. Le monde agricole a beaucoup de mérite. Il faut de la résilience quand vous avez vos productions qui sont prêtes à être écoulées sur le marché et le cyclone arrive et dévaste tout cela. C’est dur pour nos agriculteurs. Notre devoir, c'est d'être présents à leurs côtés.
Comment faites-vous cela ?
Financièrement, il y a différentes modalités d'interventions, en fonction des productions, selon les surfaces plantées... Nous aidons aussi les filières animales et les filières végétales… Nous sommes également là à travers des techniciens agricoles qui les accompagnent et qui sont répartis sur l'ensemble de l'île. Ils apportent de l'ingénierie pour que l'agriculteur puisse repartir, le plus rapidement possible, avec les meilleurs outils.
Les produits réunionnais sont souvent distingués à l’occasion de ce Salon. Quels sont les objectifs pour vous, cette année ?
La Réunion est une terre de champions et nous allons le prouver, cette année encore en remportant beaucoup de médailles. Peut-être encore plus que les précédentes années !