Emmanuel Macron a fait vendredi soir une courte étape au Sri Lanka, première visite d'un président français sur cette île en quête d'un difficile redressement économique et objet de convoitises entre l'Inde et la Chine.
Le chef de l'État français, arrivé autour de 23 h 30 locales à Colombo (18 heures GMT) et reparti moins de deux heures plus tard, a été accueilli à la descente de l'avion par son homologue Ranil Wickremesinghe. Cette escale, officialisée seulement mercredi, intervient sur le chemin retour d'Emmanuel Macron après une tournée en Océanie, de la Nouvelle-Calédonie à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par le Vanuatu.
Une « visite historique »
« Il s'agit d'une visite historique », a fait valoir l'Élysée, car la première d'un chef de l'État français sur cette île située au large de l'Inde, neuf fois plus petite que la France et peuplée de 22 millions d'habitants. Lors de son entretien avec son homologue, à l'aéroport pendant le ravitaillement de l'avion présidentiel, Emmanuel Macron a salué l'action de « redressement de l'économie du pays et du maintien d'un État de droit, respectueux de la diversité de communautés présentes sur le territoire sri lankais », explique la présidence française.
Ranil Wickremesinghe est arrivé au pouvoir il y a un an, après la fuite de son prédécesseur, poussé dehors par des manifestations monstres sur fond de la pire crise économique du pays depuis son indépendance en 1948.
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La restructuration de la dette sri lankaise
Dans ce cadre, Emmanuel Macron a notamment évoqué « la question de la dette sri lankaise » et de sa restructuration, alors que Pékin, le principal créancier du pays, a accepté en mars de rééchelonner le remboursement de ses prêts. Fragile économiquement, le Sri Lanka est aussi tiraillé sur le plan géostratégique entre les deux puissances régionales rivales, Chine et Inde.
Un contexte qui a plus généralement poussé le président français à dénoncer jeudi, du Vanuatu, les « nouveaux impérialismes » à l'œuvre en Indopacifique, visant notamment sans la nommer l'influence chinoise grandissante.
Emmanuel Macron et Ranil Wickremesinghe ont souhaité partagé « leur vision commune d'une région Indopacifique libre et inclusive, respectueuse des droits et de la souveraineté de chacun de ses membres », souligne l'Élysée en rappelant que « la France s'est engagée à créer une école de sécurité maritime à vocation régionale » au Sri Lanka. « En tant que deux nations de l'océan indien, la France et le Sri Lanka ont des priorités communes, notamment l'économie bleue, la nécessité d'œuvrer à la stabilité régionale et la lutte contre les trafics. Les deux présidents ont abordé les projets de coopération bilatérale en cours, notamment dans le secteur de l'eau et de l'électricité, et l'importance d'approfondir et d'élargir à d'autres secteurs cette coopération; », souligne l'Élysée.
Le Président a salué l'engagement constant du Sri Lanka en faveur de la transition écologique, malgré la crise, et la présence remarquée du Président Wickremesingheau Sommet pour un nouveau pacte financier en juin dernier à Paris, dont l'objet était précisément d'affirmer qu'aucun pays ne devrait avoir à choisir entre lutte contre la pauvreté et préservation de la planète.
Emmanuel Macron a également invité son homologue à « rejoindre le Pacte de Paris pour les peuples et la planète » : une initiative née du dernier sommet dans la capitale française pour tenter de réorienter la finance mondiale au service du climat.
Avec AFP
