Dans un courrier commun, sept parlementaires réunionnais ont alerté le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, sur la hausse du coût du fret à La Réunion. Ils demandent aux ministres « de bien vouloir réunir d’urgence les instances nécessaires et les organes consultatifs pour permettre aux réunionnaises et aux réunionnais d’avoir accès à des produits de première nécessité à des tarifs raisonnables ».
« Notre territoire se trouve déjà confronté à une flambée des prix exorbitante concernant les produits d’importation, dont des biens de première nécessité, avec un impact direct sur le pouvoir d’achat des réunionnaises et des réunionnais. Les prix des matières premières ont déjà augmenté en moyenne de 25% en un an. Les matériaux nécessaires à la construction vont subir une envolée pouvant aller jusqu'à +90% pour les matériaux ferreux et 100% pour le bois » écrivent les députés Karine Le Bon, Nathalie Bassire, David Lorion, Philippe Naillet et Jean-Hugues Ratenon, ainsi que les sénateurs Michel Dennemont et Jean-Louis Lagourgue dans ce courrier commun.
Cette hausse du coût du fret « aura des répercussions dramatiques, en particulier pour la construction des logements et des bâtiments publics, alors que notre île est en proie à une crise conséquente dans ce secteur. La mise en œuvre du plan France Relance sera incontestablement impactée » préviennent-ils. En outre, « cette inflation est conjuguée avec de fortes difficultés d’approvisionnement et des délais accrus de réception des marchandises, tant sur le circuit asiatique qu’européen. Les entreprises, des plus petites ou plus grandes, se retrouvent en difficulté avec des coûts induits et des charges supplémentaires, notamment en valeur de sur-stocks souvent anticipés ».
Ils pointent aussi du doigt « les situations d’oligopoles dans la grande distribution et au sein des compagnies maritimes ne peuvent que renforcer ces phénomènes ». Vendredi dernier, la Région Réunion et les acteurs économiques de l’île évoquaient notamment la création d’une compagnie maritime régionale comme piste pour pallier cette hausse. « Cette situation à laquelle nous sommes confrontés vient à nouveau confirmer l’impérieuse nécessité de construire une stratégie ambitieuse et rapide d’autonomie alimentaire pour notre territoire et de relocalisation massive des activités et de la production » insistent encore les parlementaires.
Outre une réunion d’urgence, « il apparaît indispensable de repenser le modèle et l'attractivité du Grand Port Maritime de la ville du Port au sein de l’Océan Indien, et concomitamment de bien vouloir intervenir auprès des grandes compagnies maritimes de transports de containers pour restaurer une desserte normale de La Réunion ».