Les coûts des dégâts causés par le passage du cyclone Chido à Mayotte pris en charge par les assurances dans le cadre du régime de catastrophe naturelle ont été estimés jeudi entre 650 et 800 millions d'euros par le réassureur public français, la Caisse centrale de réassurance (CCR).
Seuls 6% des particuliers à Mayotte disposent d'une assurance habitation, a précisé la CCR dans un communiqué, ajoutant qu'il s'agissait d'une première estimation qui pourrait « être réévalué(e) ». Ces indemnisations se feront dans le cadre de l'état de catastrophe naturelle, décrété jeudi dans les 17 communes de l'archipel, par un arrêté du gouvernement publié au Journal officiel.
Selon des chiffres provisoires, 31 morts et plus de 2 000 blessés ont été officiellement recensés à Mayotte cinq jours après le passage du cyclone Chido, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd, alors que 70% des habitants ont été gravement touchés, selon le ministère de l'Intérieur.
Au moins la moitié du montant du coût estimé des dégâts pris en charge le seront directement par le réassureur public, a également indiqué ce dernier jeudi. Très peu de particuliers sont assurés à Mayotte, département le plus pauvre de France. Environ un tiers de la population y vit dans de l'habitat précaire, en grande partie détruit par Chido.
« Seuls 6% des ménages assurent leur habitation » et « seuls les plus aisés ont tendance à s'assurer », indiquait un rapport de l'inspection générale des services en 2020. C'est très inférieur à la moyenne des outre-mer -environ la moitié de la population assurée- et de l'Hexagone (96%), notait un rapport de la CCR en mai.
Emmanuel Macron a annoncé jeudi un « fonds d'indemnisation » pour les non-assurés, dont il n'a pas encore dévoilé le montant. Il également promis de « rebâtir » Mayotte. « On a été capables de rebâtir notre cathédrale en cinq ans. Ce serait quand même un drame qu'on n'arrive pas à rebâtir Mayotte », a-t-il déclaré jeudi.
Mais pour la reconstruction de l'archipel comme pour celle de l'édifice religieux, il dit vouloir changer les « compétences » et les « règles ». Et « renforcer la lutte contre l'immigration clandestine, en même temps qu'on rétablit évidemment les écoles, on reconstruit l'habitat, on reconstruit l'hôpital, etc. »
Avec AFP