Cyclone Chido : 800 renforts à Mayotte d’ici mercredi, annonce Bruno Retailleau qui craint un « lourd » bilan humain

©Bruno Retailleau

Cyclone Chido : 800 renforts à Mayotte d’ici mercredi, annonce Bruno Retailleau qui craint un « lourd » bilan humain

Après le passage du cyclone Chido à Mayotte avec des rafales enregistrées à 226 km/h, « l’entièreté de l’habitat précaire est détruite », a déclaré samedi soir le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau après la tenue d’une cellule interministérielle de crise présidée par le nouveau Premier ministre François Bayrou.

« L’habitat en dur a beaucoup souffert également », a déclaré le ministre qui a aussi évoqué la difficulté de dresser un bilan, à ce stade, du nombre de victimes. Plus tôt dans la journée, une source sécuritaire a évoqué deux victimes sur Petite-Terre, puis le maire de Mamoudzou a aussi évoqué deux autres victimes dans le chef-lieu du département.

Bruno Retailleau craint en tout cas que le bilan humain « soit lourd »« Pour faire un bilan, (on) doit être en mesure d’aller sur le terrain, d’inspecter les gravats, l’habitat précaire qui a été complètement détruit », a estimé le ministre. « Il faudra sans doute des jours » pour « affiner » le bilan humain, mais « nous craignons qu’il soit lourd », a-t-il ajouté. À Kaweni, plus grand bidonville de France, situé à Mamoudzou, « tout a été emporté, tout a été rasé », s’est désolée auprès de l’AFP Mounira, dont la maison a été détruite.

« La situation est dramatique », a aussi alerté le ministre, précisant que le cyclone a été le pire que l’archipel ait connu depuis 1934. Il a aussi annoncé la mise en place d’un pont aérien depuis l’île de La Réunion avec des avions militaires cargos. La tour de contrôle de l’aéroport a été détruite mais la piste reste encore praticable pour les appareils militaires. L'A400M est d'ailleurs attendu sur place ce dimanche, a annoncé plus tôt dans l'après-midi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. 

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Du ravitaillement va également être amené par voie maritime même si cela nécessite plus de temps -quatre jours-, le terminal portuaire n’ayant pas été endommagé. Dans un premier temps, « 210 personnels médicaux » vont être envoyés ainsi que des stocks d’eau potable, de la nourriture, ainsi que des tentes et des bâches de l’armée. Cinq vagues de renforts de la sécurité civile seront aussi envoyées d’ici mercredi. En tout, 800 personnes seront déployées sur l'archipel, avec du matériel.

Un hôpital de campagne va aussi être déployé, l’hôpital de Mamoudzou ayant été endommagé, et ne fonctionnant désormais qu’à 30% de sa capacité. « À cette heure, le système de santé est gravement touché et l’accès aux soins fortement dégradé. Le centre hospitalier de Mayotte a subi d’importants dégâts matériels » a précisé plus tôt dans la soirée la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq.

Sauver des vies humaines « quelles que soient leurs situations »

Bruno Retailleau, tout comme le Premier ministre François Bayrou qui a pris la parole dans un premier temps, a aussi alerté sur les risques liés à la sécurité, notamment autour des « prisons et des centres de rétention ». Il y aura concrètement cinq vagues successives de renforts « pour la sécurité civile ». « Les bâtiments publics seront réquisitionnés pour protéger les personnes, qu'elles soient d'ailleurs en situation régulière ou irrégulière » a insisté le ministre. « Il faut sauver des vies humaines, héberger les hommes, les femmes, les enfants, quelles que soient leurs situations ».

Entré en fonction vendredi soir, le nouveau Premier ministre a évoqué un « cyclone d’une violence inattendue » et évoqué une situation qui présente des risques « immédiats et de moyen termes », en raison « des équipements publics très endommagés ou détruits ». « Le souci, ce n'est pas seulement le court terme, les secours et l'aide que nous pouvons apporter, mais c'est aussi le moyen terme pour l'alimentation en eau, en nourriture, pour les équipements les plus sensibles ».

La cellule de crise s’est déroulée en présence de 13 ministres, dont les ministres des Outre-mer, de la Santé, de l’Économie, des Armées ou encore de la Francophonie. Originaire de l’archipel, Thani Mohamed Soilihi, premier mahorais à entrer dans un gouvernement, a confié n’avoir pas encore de nouvelle de sa famille, comme de nombreux habitants sur l’archipel ou en dehors. Le ministre de l’Intérieur et le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, sont attendus sur place lundi.

Avec AFP