Crise de l’eau à Mayotte : Institutions et associations ont fait le point, alors que les restrictions persistent

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Crise de l’eau à Mayotte : Institutions et associations ont fait le point, alors que les restrictions persistent

Plusieurs acteurs, dont notamment des associations et institutions, se sont réunis au siège de la Dealm, à M’tsapéré afin de faire un bilan sur la crise de l’eau et poser les bases d’une meilleure gestion de la ressource à l’avenir. Il n’y a « pas de grandes annonces », nous a-t-on rapporté, alors que le territoire doit toujours subir une coupure d’eau, un jour sur trois, sans compter les interruptions techniques. Un sujet de notre partenaire Mayotte Hebdo.

Ce lundi, une réunion consacrée à un retour d’expérience sur la crise de l’eau s’est tenue de 14 heures jusqu’aux alentours de 17 heures dans les locaux de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), à M’tsapéré, à Mamoudzou. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour représenter institutions et associations, dont environnementales, sur les 200 invités. La presse n’a pas été conviée, bien que, selon nos sources, l’invitation reçue indiquait qu’initialement les médias auraient leur place.

Selon nos informations, la préfecture de Mayotte, l’Agence régionale de Santé ou encore le syndicat Les Eaux de Mayotte (Lema) étaient présents afin de dresser un bilan des actions entreprises pendant la crise de l’eau, et faire le point sur les actions à venir pour qu’elle ne se reproduise pas. Cette réunion aurait été convoquée par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, afin de réunir tout le monde autour de la table dans l’optique d’une prise de décisions collective pour prévoir la suite.

La prise en compte des enjeux environnementaux, la restauration des milieux naturels pour « reconnecter petit et grand cycle de l’eau », la nécessité d’augmenter les moyens matériels et humains, la création de formations dans les métiers liés à l’eau (plombiers, ingénieurs) ou encore la mise aux normes de l’assainissement ont été autant de sujets évoqués, sans « grandes annonces ». Il a néanmoins été question de l’initiative de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) de produire de l’eau à partir de condensat.

Le calvaire des bouteilles vides

Alors que plusieurs associations environnementales étaient présentes, le sujet de l’usine de dessalement d’Ironi Bé a été seulement « effleuré ». Sur ce sujet pourtant, des acteurs de défense de l’environnement ont récemment déposé un recours gracieux pour alerter sur l’impact environnemental du projet. Une autre réunion devrait avoir lieu sur le sujet.

Il a également été question des déchets plastiques provoqués par l’importation de bouteilles d’eau. Citeo aurait ainsi récupéré 11 000 mètres cubes de plastique, et l’entreprise aurait évoqué ses difficultés à faire face à cette problématique. Il aurait ainsi ensuite été question d’aider les associations au ramassage pour qu’elles puissent épauler l’organisme dans sa mission. Les différents acteurs ont été invités à remplir un questionnaire en ligne avant le 17 avril 2024 afin de faire part de leur retour d’expérience, avec la possibilité de faire des auditions. Une réunion de restitution devrait avoir lieu à la fin du mois d’avril.

Plusieurs coupures d’eau sur le territoire

La Société mahoraise des eaux (SMAE) a annoncé, ce lundi, plusieurs aléas au niveau de la distribution de l’eau dans plusieurs localités de l’île. Ainsi, les usagers de M’tsapéré et Majicavo-Koropa ont eu une fermeture anticipée à 13 heures au lieu de 14 heures ; une coupure technique à partir de 13 heures pour Majicavo-Lamir, les quartiers des Hauts-Vallons et Doujani ; et enfin un report d’ouverture à 18 heures pour Koungou et N’gnambo Titi (Passamaïnty).

Il est toujours recommandé, suite à ces interruptions de service, de veiller à la fermeture de tous les robinets du foyer et de laisser couler l’eau doucement plusieurs minutes, de la laisser couler jusqu’à ce qu’elle soit claire pour un usage autre qu’alimentaire et de la faire bouillir pour des usages alimentaires dans la première demi-journée suivant la remise de l’eau.

Marine Gachet pour Mayotte Hebdo