Avec seulement quatre nouveaux cas de choléra identifiés dans le dernier bulletin d’information de Santé Publique France, Mayotte se dirige-t-elle vers une sortie de crise ? L’information est encourageante, mais la vigilance reste de mise. Du côté de l’ARS, des vaccinations semblent avoir commencé dans les quartiers à risque. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Le dernier point de situation de Santé Publique France sur le choléra à Mayotte fait état de seulement 4 nouveaux cas enregistrés sur le territoire, portant à 214 le nombre total de cas confirmés depuis l’arrivée du choléra le 18 mars dernier. Il ne reste qu’un seul foyer actif sur le département, à Passamainty, où 36 cas ont été enregistrés, le dernier datant de la fin du mois de juin. Des cas de choléra ont également été identifiés à M’Tsapéré, où la densité de population au mètre carré est élevée, augmentant ainsi les risques de propagation rapide dans les zones à forte densité. En effet, les risques de transmission de la maladie y sont bien plus élevés que dans d’autres foyers, en raison de la proximité entre les habitants. La maladie se propage également plus facilement dans les zones précaires où l’accès à l’eau potable est difficile et où l’eau des rivières est régulièrement utilisée comme principale source. La maladie pourrait devenir difficilement contrôlable pour les équipes de l’ARS intervenant sur le terrain.
À ce sujet, l’ARS semble avoir modifié ses méthodes en mettant en place des vaccinations dans les quartiers identifiés à risque, comme à Kawéni, où des vaccinations doivent avoir lieu durant le mois de juillet. Cette nouvelle approche fait écho à celle en cours dans l’Union des Comores, où la vaccination de la population est en cours, avec plus de 70% des habitants d’Anjouan déjà vaccinés. Une bonne nouvelle pour limiter l’arrivée de personnes malades à bord des kwassas.
Les autorités sanitaires continuent de maintenir une surveillance active, notamment à base communautaire, en ciblant les quartiers les plus précaires du territoire, où tous les facteurs sont réunis pour favoriser l’apparition de nouveaux foyers. Avec le début de la saison des manzarakas, la vigilance est donc de rigueur pour la population de Mayotte. Les meilleurs moyens de lutte contre le choléra demeurent le lavage des mains, la consommation d’eau potable et, au moindre symptôme, l’appel au 15. Le risque reste donc bien présent à Mayotte, malgré la baisse du nombre de cas observée dans ce dernier bulletin.
Par France-Mayotte Matin