Chikungunya à La Réunion : La Haute autorité de santé recommande de vacciner les seniors et certains adultes en priorité

Chikungunya à La Réunion : La Haute autorité de santé recommande de vacciner les seniors et certains adultes en priorité

Face à l'épidémie de chikungunya à La Réunion, les personnes de 65 ans et plus, les adultes ayant des comorbidités et les agents de lutte anti-moustiques doivent être vaccinés en priorité, recommande la Haute autorité de santé, mercredi. 

Alors qu'un premier vaccin est autorisé en France, la HAS a été saisie en urgence par le ministère de la Santé pour définir une stratégie de court terme afin de prévenir l'apparition de formes graves et/ou chroniques parmi les populations à risque à La Réunion et à Mayotte.

Au vu notamment des données sur l'épidémie actuelle de chikungunya à La Réunion et les épidémies passées dans ces deux îles mais aussi des caractéristiques du vaccin Ixchiq (Valneva) et du « nombre limité de doses », elle recommande de vacciner en priorité des populations à risque de formes graves n'ayant jamais eu dans le passé de diagnostic d'infection par le virus.

La vaccination à court terme doit cibler « les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires) », juge la HAS. Plus de la moitié des cas graves de chikungunya concernent des patients de 65 ans et plus.

Après les seniors, la vaccination doit bénéficier prioritairement aux personnes âgées de 18 à 64 ans ayant des comorbidités, selon la HAS. Vu leur « rôle indispensable dans la gestion de l'épidémie et leur exposition particulière aux moustiques », les professionnels de la lutte anti-vectorielle sont ajoutés. En revanche, l'utilisation du vaccin Ixchiq n'est pas recommandée « à ce stade » chez les femmes enceintes, et même « contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées ». 

L'épidémie de chikungunya affectant La Réunion depuis l'été s'est intensifiée ces dernières semaines. Depuis le 23 août 2024, 3 390 cas autochtones de cette maladie transmise par des moustiques tigres ont été comptabilisés dont 3 245 depuis du 1er janvier au 16 février 2025. Ce mercredi, la préfecture fait état d'une hausse de 60% des cas entre le 17 et le 23 février, par rapport à la semaine précédente, soit « 1 300 nouveaux cas de chikungunya ». 

« Le passage du cyclone Garance pourrait avoir des effets ambivalents sur le développement du virus, positifs d’une part en raison de l’effet de lessivage des ravines qu’il pourrait engendrer à court terme, mais également négatifs en raison du risque d’augmentation d’eau stagnante » estime la préfecture qui appelle à « appliquer les bons gestes pour éviter la prolifération des moustiques ».

Maladie virale transmise aux humains notamment par piqûre de moustiques tigres infectés, le chikungunya provoque le plus souvent une fièvre brutale accompagnée d'intenses douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications (neurologiques, musculaires, cardiovasculaires) sont possibles, voire des symptômes persistants au-delà de trois mois.

À ce jour, il n'existe pas de traitement curatif. La HAS se prononcera prochainement sur l'utilisation du vaccin Vimkunya (Bavarian Nordic) face à l'épidémie actuelle à La Réunion. Même si l'on a été vacciné, les mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires…) restent essentielles, rappelle la HAS.

Avec AFP