L’année 2023 est consacrée aux études pour le projet de piste longue à Mayotte. Certaines d’entre elles permettaient de réaliser un comparatif entre le site de Pamandzi et celui de Bouyouni-M’tsangamouji, afin de justifier le choix de l’emplacement. La diffusion des résultats avait été annoncée pour la fin d’année. Point d’étape avec Christophe Masson, délégué de la piste longue de l’aéroport de Mayotte, interrogé par notre partenaire Mayotte Hebdo / Flash Infos.
Mayotte Hebdo / Flash Infos : Cette année a été décrite comme charnière pour le projet de piste longue à Mayotte. Fin octobre, où en est le projet ?
Christophe Masson : Lors du comité de pilotage en janvier dernier, ce qui avait été annoncé, c'est que l'année 2023 était consacrée à deux choses essentiellement. La première, c'était l'étude de toutes les infrastructures routières et portuaires qu'il faut réaliser dans le scénario de Pamandzi, pour acheminer les matériaux. Donc ce sont des routes à créer sur Petite-Terre, également du côté d’Hajangoua, où des installations sont aussi nécessaires pour pouvoir charger des bateaux et les décharger ensuite sur Petite-Terre.
Et en parallèle, on réalise toutes les études qui permettraient de comparer, le site de Pamandzi à celui de Bouyoni-M’tsangamouji. C'est une obligation pour nous, conformément au code de l'environnement. Cela fait partie de l'étude d'impact qui doit être produite et on doit justifier l'emplacement du projet. C'est ce que l'on fait en comparant les deux sites.
Et au niveau du calendrier, où en sommes-nous ?
Je confirme que tous les éléments de comparaison seront disponibles à la fin de l'année. Donc il y aura tous les éléments qui permettront de comparer le site de Pamandzi au site de Bouyouni-M’tsangamouji. Quand je dis tous les éléments, c’est-à-dire les huit thèmes qui ont été identifiés sur lesquels on a engagé des études cette année. On aura alors tous les éléments pour comparer les deux sites, qui permettra en 2024 d'engager le processus qui mènera à la déclaration d'utilité publique et d'envisager un début de travaux en 2026, quel que soit le site qui sera retenu, que ce soit Pamandzi ou les relevés environnementaux, les études agricoles ou encore l’étude sur l'aménagement du territoire. Parce que du coup, les résultats de ces études peuvent faire varier le coût du projet des deux projets. L'essentiel, c'est qu’on est toujours sur le même calendrier, ça n’a absolument pas bougé. Pour moi, la position des élus, c'est qu’ils attendent les résultats de ces études comparatives pour véritablement prendre une position.
En parallèle à ces études comparatives, d’autres sont-elles prévues ?
On a mis en place un comité de suivi des études de desserte et d'aménagement du territoire. On avait une réunion technique, ce mercredi, qui portait justement sur ces questions de desserte tant sur Pamandzi que sur Bouyouni-M’tsangamouji. La première étape de cette étude de desserte, c'est la réalisation d’une enquête auprès des passagers aériens, pour savoir quelles étaient leurs attentes et leurs priorités en termes de transport. On leur a aussi proposé différents systèmes de transport pour relier l'aéroport, que soit Pamandzi ou Bouyouni, pour savoir quelles seraient leurs préférences.

Cela étant, on a fait un état des lieux du transport actuel sur Mayotte. Grâce à un modèle de trafic, qui nous permet de simuler l'impact de l'accroissement du trafic sur l'aéroport, sur le trafic routier et sur les besoins en matière de transport en commun, cela nous permet de dégager des grandes pistes d'amélioration de la desserte sur Pamandzi et de voir comment assurer la desserte sur Bouyouni-M’tsangamouji. Globalement, dans les deux cas, pour améliorer les choses, il faudra mettre en place des navettes maritimes express, pour permettre de contourner les zones de congestion routière.
Propos recueillis par Agnès Jouanique pour Mayotte Hebdo / Flash Infos